À Bahreïn, le roi ordonne une nouvelle vague de libération de prisonniers
“Avec des larmes de joie, merci au roi de l’humanisme”, titre le quotidien bahreïni Al-Ayyam ce vendredi 6 septembre, après la libération de 457 prisonniers sur décision du roi. Cela porte le total des personnes graciées à “2 500 sur les seuls six derniers mois”, indique pour sa part le quotidien Akhbar Al-Khaleej dans son éditorial en une.
En avril notamment, quelque 1 500 personnes avaient déjà été libérées, puis 545 autres en juin. Les autorités n’ont pas précisé la liste des personnes concernées, ni les critères selon lesquels elles ont été choisies, constate le site américain Al-Monitor, spécialisé dans les affaires moyen-orientales.
Mais des prisonniers politiques devraient en faire partie, estimait mercredi soir dans un message sur X l’Institut de Bahreïn pour les droits et la démocratie (Bird), établi à Londres. Il ajoutait qu’il sera particulièrement attentif au sort de certaines figures de premier plan de l’opposition, tels que les militants des droits humains et militants politiques Abdulhadi Al-Khawaja, Abduljalil Al-Singace et Hassan Mushaima. “Leur libération signifierait que la page d’une période sombre serait tournée”, ajoute le Bird.
Solder la “révolution de la perle”
Tous les trois ont été arrêtés à la suite des manifestations contre la monarchie qui ébranlèrent le petit royaume du Golfe en 2011, dans le contexte des soulèvements populaires ayant secoué le Moyen-Orient, communément qualifiés de “printemps arabe”.
La figure la plus symbolique libérée jusqu’à présent est Ali Sanqoor, connu pour s’être dressé, torse nu, face à une colonne de blindés qui roulait alors en direction de la fameuse place de la Perle, alors l’épicentre des manifestations.
La difficulté de maintenir autant de prisonniers durablement derrière les barreaux s’était illustrée il y a un an, en août 2023, lors d’émeutes qui avaient éclaté dans la prison de Jaw, la principale du pays.
Contexte de détente saoudo-iranienne
Mais selon Kristin Smith Diwan, chercheuse à l’Arab Gulf States Institute in Washington (AGSIW), il s’agit également pour Bahreïn d’apaiser la scène politique intérieure, notamment vis-à-vis de la population chiite, principal vivier de l’opposition, dans un contexte d’apaisement régional entre l’Iran chiite et les monarchies sunnites du Golfe.
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