À Aurillac, la manifestation seins nus dégénère, Éric Dupond-Moretti se rend sur place
MANIFESTATION - « Aurillac topless, la police en PLS ». Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé samedi 26 août après-midi à Aurillac, en marge du festival de théâtre de rue de la ville, pour soutenir une femme poursuivie par la justice après s’être promenée sans t-shirt et soutien-gorge dans la commune, a constaté l’AFP.
Dans une ambiance bon enfant, le cortège s’est ébranlé peu après midi dans les rues du centre-ville derrière une banderole de tête indiquant « Aurillac topless, la police en PLS », comme le montrent notamment photo et vidéos sur X (ex-Twitter) par un journaliste du quotidien local La Montagne.
La manifestation passe sous la préfecture et grandit. Il y a un mélange de slogans féministes et anti-police. pic.twitter.com/UjtijGVqB2
— Pierre Chambaud (@Pierre_Chambaud) August 26, 2023
Statique, la manifestation se met finalement en mouvement. pic.twitter.com/PbApqbM4k6
— Pierre Chambaud (@Pierre_Chambaud) August 26, 2023
Le slogan était repris à haute voix par de nombreuses manifestantes durant la marche, tandis que d’autres participants en clamaient d’autres défendant le féminisme et critiquant la police, selon un correspondant de l’AFP.
Le tribunal visé par des manifestants
Arrivée devant le palais de justice, la foule s’est ensuite prêtée à un « clapping », un applaudissement collectif, pour soutenir Marina, visée par une ordonnance pénale pour exhibition sexuelle après s’être promenée seins nus en ville mercredi.
Jeudi, elle avait expliqué son geste à la presse locale en disant avoir eu « hyper chaud » et avoir voulu faire « comme la moitié des hommes » ce jour-là, « qui n’(avaient) pas de T-shirts ». Elle avait ensuite été contrôlée par des policiers après avoir refusé de se couvrir le haut à leur demande.
Devant le tribunal samedi, des manifestants, le plus souvent masqués, ont aussi décroché des drapeaux français devant le tribunal avant d’y mettre le feu pour certains. D’autres ont également profité du happening pour s’introduire dans le bâtiment et dégrader la salle des pas perdus.
Je condamne avec la plus grande fermeté les violences et les dégradations commises au tribunal d’Aurillac.
S’en prendre à la justice de la République et ceux qui la servent est inacceptable!
Tout mon soutien aux magistrats et aux personnels concernés, je serai à leur côté demain. https://t.co/WHxnnbmpoq pic.twitter.com/qW0soq0eB8— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) August 27, 2023
« Je condamne avec la plus grande fermeté les violences et les dégradations commises au tribunal d’Aurillac. S’en prendre à la justice de la République et ceux qui la servent est inacceptable ! Tout mon soutien aux magistrats et aux personnels concernés, je serai à leur côté demain », a réagi sur Twitter le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.
Un incendie « rapidement circonscrit »
Ce groupe, composé « d’une dizaine d’individus », a également « déclenché un début d’incendie rapidement circonscrit », selon un communiqué de la préfecture, qui a condamné « avec fermeté les dégradations ».
Le calme est ensuite revenu après notamment la prise de parole de Frédéric Remy, directeur artistique d’Éclat, l’association organisatrice du festival de théâtre de rue, et celle du maire de la ville Pierre Mathonier.
Aurillac accueille du 23 au 26 août la 36e édition du Festival international de Théâtre de Rue, rendez-vous majeur des arts de la rue. Des centaines de performances artistiques sont proposées dans les rues de la ville ou sous chapiteau.
En 2016, une violente manifestation contre les fouilles des festivaliers avait suscité une vive émotion dans la ville.
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