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A Évreux, la radicalisation de l'assaillant de Conflans-Sainte-Honorine que personne n'a vue

Des vélos d'enfant sont appuyés contre les barrières de l'entrée de cette petite cité HLM à l'allure proprette. Trois immeubles de quatre étages enserrent une cour centrale. C'est ici, au premier, que vivait Abdoullakh Anzorov, le Tchétchène de 18 ans qui a décapité vendredi le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty. Derrière le rideau rose de l'une des fenêtres du bâtiment voisin, une résidente de ce quartier populaire d'Évreux (Eure) planté en face de la maison d'arrêt demande aux journalistes de ne pas la filmer. La femme a peur des "représailles". Pourtant, elle raconte la façon dont la fratrie Anzorov – Abdoullakh et ses cinq petits frères – lui "empoisonne l'existence" depuis l'arrivée de la famille dans le quartier il y a quelques années. "Leur père travaille, il n'est pas souvent là, observe-t-elle. Leur mère est tout emmitouflée, on ne voit pas son visage."

Selon elle, les six jeunes avaient la fâcheuse habitude de "casser les carreaux". "Ils se parlent dans leur langue pour qu'on ne comprenne pas." D'ailleurs, lorsque les policiers du Raid et de la sous-direction antiterroriste (Sdat) sont venus avant-hier soir interpeller les parents, le grand-père et l'un des frères du tueur, une autre voisine a d'abord cru qu'il s'agissait d'une bagarre. "Abdoullakh ne parlait à personne, remarque-t-elle en baissant la voix. Moi, il me faisait peur."

Un jeune homme qui ne "sortait pas beaucoup"

Soudain, une jeune Tchétchène consent à ouvrir sa porte, visage pâle aux yeux bl...


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