États-Unis: un ex-policier du Kentucky reconnu coupable pour son rôle dans la mort de Breonna Taylor
Brett Hankison, ancien policier américain du Kentucky, a été reconnu coupable vendredi 1er novembre par la justice fédérale pour son rôle dans la mort d'une jeune femme noire, Breonna Taylor, devenue une icône du mouvement Black Lives Matter.
Un jury de Louisville, la plus grande ville du Kentucky, l'a déclaré coupable d'avoir violé les droits civiques de Breonna Taylor. Il connaîtra sa peine le 12 mars prochain.
Son acquittement par la justice locale en 2022, non pas pour la mort de Breonna Taylor mais pour des faits annexes, avait ravivé le sentiment d'injustice dans les milieux antiracistes et au sein de la communauté noire de la ville.
En mars 2020, trois agents de la police de Louisville avaient fait irruption en pleine nuit au domicile de Breonna Taylor, 26 ans, dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants visant son ancien petit ami.
Deux autres policiers inculpés
Son nouveau compagnon avait cru qu'il s'agissait de cambrioleurs et avait tiré un coup de feu avec une arme détenue légalement. Les policiers avaient riposté et Breonna Taylor avait été touchée de plusieurs balles.
Sa mort n'avait pas attiré beaucoup l'attention jusqu'à la mort de l'Afro-Américain George Floyd, étouffé par un policier blanc en mai 2020. Le nom de la jeune femme avait alors été scandé dans toutes les manifestations antiracistes de l'été.
Malgré la colère, les procureurs locaux n'avaient inculpé, en septembre 2020, qu'un seul policier, Brett Hankison, non pas pour la mort de Breonna Taylor mais pour avoir "mis en danger" son voisin en déchargeant son arme au travers d'une cloison. Louisville s'était alors embrasée.
Après la condamnation vendredi de Brett Hankison, deux autres policiers demeurent inculpés par la justice fédérale.
La police de Louisville a recours de façon récurrente à un usage excessif de la force et à d'autres pratiques illégales, discriminatoires, voire racistes, avait conclu en mars 2023 une retentissante enquête fédérale. Le ministère de la Justice avait dénoncé des "pratiques policières agressives", "mises en oeuvre de façon sélective, en particulier à l'encontre des personnes noires".