Éric Woerth veut donner un double vote à ceux qui ont une résidence secondaire (et ça fait tousser)

French UMP party deputy Eric Woerth attends the questions to the government session at the National Assembly in Paris October 8, 2013.   REUTERS/Charles Platiau  (FRANCE - Tags: POLITICS) (Photo: Charles Platiau via Reuters)
French UMP party deputy Eric Woerth attends the questions to the government session at the National Assembly in Paris October 8, 2013. REUTERS/Charles Platiau (FRANCE - Tags: POLITICS) (Photo: Charles Platiau via Reuters)

POLITIQUE - Éric Woerth a trouvé comment faire parler de lui lors de la rentrée politique de son parti. À La Baule où Les Républicains se sont réunis ce samedi 28 août, l’ancien ministre du Budget y est allé de son idée pour le moins discutable pour “renforcer notre démocratie” aux scrutins électoraux.

L’élection présidentielle 2022 était dans toutes les têtes de l’université d’été LR avec la question d’une éventuelle primaire de la droite. Mais Éric Woerth s’est attaqué à un autre sujet: la participation, véritable objet de préoccupation alors que les derniers scrutins se sont distingués par des taux d’abstention très élevés.

Là dessus, le président de la commission des Finances a fait une proposition qui vise selon lui à “faire évoluer nos modes de participation”: offrir aux “propriétaires de résidences secondaires (...) de voter aux élections municipales sur leurs deux lieux de vie”.

L’idée, qui concrètement revient à offrir davantage de pouvoir dans les urnes aux Français les plus aisés, a provoqué une avalanche de réactions parfois ironiques et moqueuses, mais toutes scandalisées.

“Permettre aux plus riches de voter deux fois... Les Républicains et Éric Woerth
en pleine forme en cette rentrée, avec des idées inédites pour refonder la démocratie”, a réagi le député écologiste Matthieu Orphelin.

“Bonne idée ça, on pourrait aussi retirer le droit de vote aux jeunes et aux locataires pendant qu’on y est”, a ironisé Maud Bregeon, une des porte-paroles LREM. “Inconcevable socialement, culturellement, politiquement, démocratiquement”, s’est pour sa part indigné Jean-Félix Acquaviva, député du Corse du groupe Libertés et Territoires.

De nombreux observateurs de la vie politique et des élus ont aussi souligné que cette proposition de l’ancien ministre n’est pas sans rappeler le suffrage censitaire, supprimé avec la proclamation de la Première République en 1848. Avant cette date, seuls les citoyens qui payaient l’impôt avaient le droit de voter.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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