Élisabeth Lévy, sniper de rien

Elisabeth Lévy

Réac médiatique, cette souverainiste gouailleuse fusille le politiquement correct, au risque des balles perdues.

Elle avait envisagé de nous recevoir en burqa, «à poil en dessous». On la regarde, perplexe. N’est-ce pas elle qui a applaudi des deux mains la loi bannissant le voile intégral ? «C’est de l’humour», rigole Elisabeth Levy. Voix gouailleuse façon Nadine Morano des idées, créneau antigauche toute, elle s’est imposée, chez Taddei ou chez Giesbert, sur RTL chez Hondelatte, à la table virile des éditorialistes. Traditionnellement rangée dans la bande des quatre réacs médiatiques, aux côtés de Zemmour, Ménard et Rioufol. Elle n’a pourtant pas le physique du cogneur idéologique : format Polly Pocket, la cinquantaine approchante, des yeux bleus arrondis comme des soucoupes volantes. Dans son dernier essai paru au printemps, la Gauche contre le réel, elle tape sur les «prêchi-prêcheurs» de la gauche bien pensante, dénonce «l’entre-soi» des immigrés, ricane des «indignations faciles» de Stéphane Hessel. A la une de Causeur, mensuel qu’elle dirige, elle laisse Marine Le Pen s’exprimer sur huit pages. «Elle blanchit le FN», s’étrangle Maurice Szafran, directeur de la publication de l’hebdomadaire Marianne qui l’a fait travailler voilà quinze ans. «Elle empêche la gauche de penser en rond», répond son ami, le journaliste de France Inter Guillaume Erner, qui aime discuter avec elle, justement parce qu’il ne partage pas toutes ses idées. Ses anciens camarades de la gauche républicaine - elle a soutenu Chevènement en 2002 - se désolent de la voir devenue ce pitbull télévisé qu’on lance pour faire de l’audience. Pourquoi cette polémiste récurrente du petit écran, moins connue que Zemmour mais tout aussi irritante, déclenche-t-elle une telle guerre de tranchées ?
Elisabeth Levy, c’est d’abord une voix qui met les nerfs en pelote. Elle le reconnaît, elle parle souvent trop fort, d’un accent parigot qu’elle déteste. «J’ai été dotée d’un volume de voix élevé qui me permet de (...)

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