Élisabeth Borne va lire la déclaration de politique générale de François Bayrou au Sénat (et la scène peut être cocasse)
La ministre de l’Éducation nationale pourrait se retrouver à lire devant les sénateurs la suspension de sa propre réforme des retraites.
POLITIQUE - La scène sera potentiellement amusante. Ou cruelle, c’est selon. Ce mardi 14 janvier, Élisabeth Borne sera chargée de lire la déclaration de politique générale (DPG) devant le Sénat au moment où le Premier ministre, François Bayrou, s’exprimera devant l’Assemblée nationale à 15 heures.
L’usage est courant. Il veut que le numéro 2 dans l’ordre protocolaire (ici la ministre de l’Éducation nationale) prononce en simultané devant les sénateurs le discours tenu par le Premier ministre face aux députés. Or, s’il arrive que l’exercice offre des scènes comiques (on se souvient de Bruno Le Maire lisant « je suis né en 1989 » en reprenant le texte de Gabriel Attal et provoquant les rires de l’assistance), l’exercice pourrait tourner au supplice chinois pour Élisabeth Borne.
Va-t-elle lire la suspension de sa propre réforme ?
En cause : la possible suspension de la réforme des retraites qu’elle a elle-même tant de fois défendue devant le Sénat, et qu’elle a fait passer par 49-3 au prix d’un psychodrame politique qui a laissé des traces. Dans l’hypothèse où François Bayrou décide de consentir ce geste envers la gauche pour s’assurer un accord de non-censure, il reviendra donc à celle qui a incarné le report de l’âge légal d’affirmer devant la chambre haute que la réforme est désormais mise sur pause.
Un camouflet qui ne manquerait pas d’être commenté, d’autant qu’il n’est pas impossible que l’arbitrage gouvernemental soit annoncé par ses soins, avant que François Bayrou (connu son débit de lecture modéré) ne soit arrivé à ce point précis de son discours. Pour l’heure, l’exécutif ne semble pas (encore) avoir tranché pour une suspension, telle que demandée par le Parti socialiste. Lundi dans la soirée, une réunion « non conclusive » s’est tenue à Bercy entre le gouvernement et les cadres du PS.
« Nous sommes dans le money time. Entre hier 14h et hier minuit, les choses ont beaucoup avancé et nous sommes peut-être à quelques encablures d’un accord possible », a fait savoir sur BFMTV ce mardi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Reste à savoir si cet accord (s’il advient d’ici 15 heures) conduira Élisabeth Borne à prononcer elle-même la suspension de la réforme des retraites.
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