À Rouen, Napoléon déboulonné

Statue de Napoléon Bonanaparte, place du Général-de-Gaulle à Rouen (Normandie).
Statue de Napoléon Bonanaparte, place du Général-de-Gaulle à Rouen (Normandie).

« On assiste à une politique concertée d?effacement de l?histoire de France », s?insurge Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie et président Les Républicains de Haute-Normandie. À Rouen, la statue de Napoléon Bonaparte pourrait définitivement disparaître de la place de l?hôtel de ville, où, fondue avec le bronze de canons ennemis saisis à Austerlitz, elle trônait depuis 1865.

Extraite de son socle il y a un peu plus d?un an, pour des travaux de consolidation, elle pourrait ne pas retrouver son emplacement à leur issue, comme prévu initialement. Le maire PS de la ville, Nicolas Mayer-Rossignol, annonçait, l?été dernier, vouloir la remplacer par une statue de l?avocate et militante féministe Gisèle Halimi : « Il serait formidable que Rouen soit la toute première ville de France à accueillir, place de la mairie, une statue ou une ?uvre d?art dédiée à Gisèle Halimi, figure de la lutte pour le droit des femmes. »

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L?annonce provoque alors un tollé chez les politiques, administrés et intellectuels. Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, rappelle ainsi, dans une tribune, les liens qui unirent l?Empereur à la ville : « Il ne voulut jamais que du bien à Rouen, qu?il considérait comme une place manufacturière de premier ordre et voyait même devenir le ?grand port de Paris? auquel menait la Seine, comme une magnifique avenue. » Et il transcrit les confidences faites à son frère, Joseph, à [...] Lire la suite