À la une de l’hebdo. Coronavirus : la lutte des âges

Chaque semaine, Courrier international explique ses choix éditoriaux et les débats qu’ils suscitent dans la rédaction. La une de ce numéro est consacrée à la fracture générationnelle aggravée par la pandémie : d’un côté, les aînés, frappés de plein fouet par le Covid-19 et parfois sacrifiés au nom de la relance économique; et de l’autre, la jeunesse, coincée dans un monde “apocalyptique” où la précarité risque d’aller croissant.

C’est une question sensible que nous avons choisi de traiter cette semaine en une de Courrier international. Et au vu des débats qu’elle a provoqués dans la rédaction, nous nous sommes dit que nous touchions à un sujet controversé, un sujet qui nous concerne tous, nous, nos proches, nos familles, nos amis. Cette question, c’est celle de la fracture générationnelle. La pandémie de Covid-19 a-t-elle accru les différences entre la génération Z (née après 1996) – celle qui manifestait encore il y a quelques mois contre l’inaction des gouvernements face à l’urgence climatique – et les baby-boomers (nés après la guerre, entre 1944 et 1964), accusés d’avoir volé leur avenir aux jeunes d’aujourd’hui en leur léguant “un monde étranglé, un monde pollué, un monde assez dur en somme”, comme l’écrit dans La Libre Belgique le philosophe belge Pascal Chabot ?

Au départ, nous avions envisagé de consacrer un dossier à notre rapport (celui des sociétés occidentales) à la vieillesse. Les personnes âgées contraintes à l’isolement, séparées de leurs proches, les images des Ehpad en France et des maisons de retraite ailleurs (qui ont payé un lourd tribut, un temps occulté, à la pandémie), mais aussi la simple lecture des bilans (une grande majorité des personnes décédées des suites du Covid-19 dans le monde avaient plus de 65 ans) nous ont fait nous interroger sur la place que nous accordons à nos aînés. Ou plutôt celle que nous ne leur accordons plus. “La société a laissé de côté les personnes âgées. Pas juste depuis le virus. Depuis une éternité. Parce qu’on ne veut pas se voir en eux”, écrit l’auteur québécois Stéphane Laporte

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