“À l’aube de l’Amérique”, la série Netflix dépoussière-t-elle le western ?

De gauche à droite, Devin (Preston Mota), Isaac (Taylor Kitsch) et Sara (Betty Gilpin), les personnages au cœur du monde brutal de la série western “À l’aube de l’Amérique”.

OUI Une méditation “sur la survie dans un monde sans pitié”

De ce côté de l’Atlantique, la guerre de l’Utah (1857-1858) est un moment historique peu connu. Elle résulte du conflit ouvert qui opposa alors Brigham Young, successeur de Joseph Smith – le fondateur de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours – au gouvernement fédéral. À l’aube de l’Amérique, sortie ce 9 janvier, revient notamment sur l’un des épisodes les plus marquants de cette guerre, le massacre de Mountain Meadows, survenu le 11 septembre 1857, explique le Los Angeles Times. “Un convoi de caravanes qui passait dans le sud de l’Utah fut attaqué par une milice de Mormons secondée par des guerriers [de la tribu amérindienne des] Paiute. Les quelque 120 migrants furent massacrés”, ce qui représenta l’essentiel des victimes de ce conflit.

La série, diffusée sur Netflix, suit les péripéties de survivants fictifs de ce massacre. En particulier Sara Rowell (Betty Gilpin), qui entraîne son jeune fils, Devin (Preston Mota), dans une fuite vers l’ouest – sa tête est mise à prix à Philadelphie, et elle est poursuivie par “plusieurs bandes, qui veulent empocher la récompense”.

Des codes classiques mais bienvenus

Les deux fugitifs se joignent à un groupe de colons mormons qui, “à l’insu de Sara, transportent dans leur chariot une passagère clandestine, Deux-Lunes (Shawnee Pourier), une jeune femme shoshone [qui a fui sa tribu] et que Devin aide, bien qu’elle ne communique que grâce à la langue des signes”. Enfin – après avoir réchappé in extremis du massacre en question – Sara doit composer, en guise de guide de fortune, avec Isaac Reed (Taylor Kitsch). Il est aussi chevronné que taciturne.

En fin de compte, le critique Robert Lloyd est largement convaincu. “C’est une réussite : la photographie est magnifique, l’attention portée aux détails culturels est évidente, et les personnages, incarnés avec passion, sont captivants, bien que parfois détestables.” Quant à la contextualisation historique, même si elle est rapide, elle lui paraît bien menée. De plus, le fait de reprendre les codes classiques du western n’est pas un défaut, bien au contraire :

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