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Une étude voit du mieux pour l'investissement cette année

Une PME ou entreprise de taille intermédiaire (ETI) française sur trois envisage d'augmenter ses investissements cette année, même si une grande majorité n'ont qu'une faible visibilité sur leur carnet de commandes, selon le baromètre de l'assureur crédit Euler Hermes. /Photo d'archives/REUTERS/Pascal Rossignol

PARIS (Reuters) - Une PME ou entreprise de taille intermédiaire (ETI) française sur trois envisage d'augmenter ses investissements cette année, même si une grande majorité n'ont qu'une faible visibilité sur leur carnet de commandes, selon une étude publiée mardi.

Le baromètre de l'assureur crédit Euler Hermes traduit une situation un peu meilleure que fin 2013, date de la précédente enquête, où seulement une PME ou ETI sur cinq prévoyait d'investir plus dans l'année qui suit.

Une reprise de l'investissement est jugée cruciale pour consolider le rebond de la croissance, pour l'instant alimentée par la consommation des ménages.

Dopée par la baisse des prix de l'énergie, celle-ci devrait contribuer pour un point à la hausse du PIB 2015, que les économistes d'Euler Hermes anticipent à 1,2%, un peu au-dessus de la prévision de 1% du gouvernement.

Dans leur scénario, l'investissement des entreprises, qui a été nul sur le deuxième semestre 2014, progresserait de 1% cette année puis accélérerait à 2,6% en 2016 dans un environnement de financement toujours porteur.

L'enjeu est de commencer à combler un déficit cumulé d'investissement des sociétés non financières de 83 milliards d'euros depuis le début de la crise, un montant calculé sur la base des taux de croissance constatés sur la période 2000-2007.

Les entreprises françaises bénéficient pour cela d'une situation financière renforcée : 92% de celles du panel du baromètre Euler Hermes déclarent avoir pu stabiliser ou améliorer leur trésorerie cette année, contre 75% dans la précédente enquête.

"TOP DÉPART POUR UN GRAND RETOUR"

L'évolution, qui redeviendrait positive, de leur activité en 2015 combinée aux effets des baisses de charges, de fiscalité et des coûts de l'énergie leur permettra en outre de reconstituer leurs marges, qui se rapprocheraient d'ici 2017 de leur moyenne de long terme.

Pour Ludovic Subran, chef économiste d'Euler Hermes, tout est ainsi réuni pour "le top départ pour un grand retour de l'investissement".

A court terme, toutefois, 76% des entreprises déclarent avoir moins de six mois de visibilité sur leurs carnets de commandes, contre 58% en 2013, ce qui les incite à la prudence.

Un autre obstacle à une reprise agressive de l'investissement tient au fait que près d'une sur trois (31%) a un taux d'utilisation de ses capacités inférieur à 80%, avec pour conséquence qu'elles sont plus à même de répondre à une hausse de la demande avec leur dispositif existant.

Dans ces conditions, 50% des investissements prévus en 2015 auront encore un caractère défensif (modernisation et renouvellement de capacité).

La frilosité des entreprises reste en outre très forte s'agissant de l'export, près de 90% n'envisageant pas d'augmenter la part de leurs investissements hors de France.

Euler Hermes se veut néanmoins optimiste sur l'évolution de l'investissement, même s'il faudra attendre encore pour assister à une franche accélération.

"On est persuadé que les entreprises sont prêtes à accompagner la reprise, mais elles veulent d'abord en voir les preuves dans leur bilan", a dit Ludovic Subran.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)