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Une fissure d'un rail à l'origine du déraillement de Brétigny

Un rapport du Bureau d'enquêtes sur les accidents terrestres (BEA-TT) a mis en évidence vendredi le rôle joué par la fissure d'un rail ainsi qu'une défaillance de la maintenance dans le déraillement de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait sept morts le 12 juillet dernier. /Photo prise le 13 juillet 2013/REUTERS/Gonzalo Fuentes

PARIS (Reuters) - Un rapport du Bureau d'enquêtes sur les accidents terrestres (BEA-TT) a mis en évidence vendredi le rôle joué par la fissure d'un rail ainsi qu'une défaillance de la maintenance dans le déraillement de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait sept morts le 12 juillet dernier. La SNCF et Réseau Ferré de France (RFF) avaient déjà mis en évidence le fait qu'une éclisse, une pièce métallique permettant de relier deux rails, avait anormalement pivotée et agit comme un tremplin, entraînant le déraillement du train. Mais les entreprises ne s'expliquaient pas comment cette éclisse fixée par quatre boulons avait pu se détacher. Le rapport d'étape du BEA-TT a permis de mettre en cause une fissure, vieille de plusieurs mois, dans le rail. Celle-ci aurait provoqué le désassemblage de trois boulons et fait supporter le poids du passage des trains sur un quatrième boulon, qui aurait cédé et libéré l'éclisse lors de l'accident de Brétigny, ajoute le texte. Les présidents de la SNCF et de Réseau Ferré de France avaient admis la responsabilité de principe des entreprises dès le lendemain du drame et le rapport confirme un manque d'attention dans la maintenance du système de boulonnage. "Il y a, globalement, au sein de la SNCF une moindre attention faite aux anomalies de boulons", a déclaré Claude Azam, directeur du BEA-TT, lors d'une conférence de presse. Le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, Stéphane Gicquel, a plus largement mis en cause la sécurité de la boulonnerie de la SNCF. "C'est un système de sécurité dans son ensemble qui a failli dans la boulonnerie", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de la publication. Des investigations plus approfondies restent à effectuer pour que l'analyse technique de cet accident soit complète, précise le bureau d'enquêtes dans son rapport. LA MAINTENANCE EN CAUSE Le BEA-TT, rattaché au ministère des Transports, a délivré des recommandations portant sur le renforcement des "assemblages boulonnés", la clarification et le renforcement de la maintenance, et la prise en compte des particularités que certains de ces appareils peuvent présenter. Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a demandé à la SNCF et à RFF de mettre en oeuvre sans délai ces trois recommandations, en portant une "attention particulière" à l'amélioration des procédures de maintenance des voies ferrées. Ce problème de maintenance avait déjà été mis en avant par des rapports internes de la SNCF. Trois enquêtes - une par le parquet d'Evry, une par le ministère des Transports et une dernière par la SNCF et Réseau ferré de France - ont été ouvertes. La SNCF, RFF, leurs assureurs et l'Etat ont présenté en octobre aux victimes et à leurs familles un projet d'indemnisation rapide et à l'amiable, parallèlement à la procédure d'indemnisation qui sera menée devant la justice. Les deux établissements publics ont annoncé un investissement de 410 millions d'euros, sur la période 2014-2017, pour renforcer la sécurité des aiguillages et du réseau, après le déraillement de Brétigny-sur-Orge. Marion Douet, édité par Gérard Bon