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Donald Trump relaie des vidéos de l'extrême droite britannique

Le président américain Donald Trump a relayé mercredi sur Twitter trois vidéos anti-musulmanes qui avaient initialement été mises en ligne par un petit parti d'extrême droite britannique, "Britain First". /Photo prise le 28 novembre 2017/REUTERS/Jonathan Ernst

WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Donald Trump a relayé mercredi sur Twitter trois vidéos anti-musulmanes qui avaient initialement été mises en ligne par un petit parti d'extrême droite britannique, "Britain First".

En tant que candidat républicain, Trump avait prôné une interdiction d'accès des Etats-Unis aux étrangers musulmans, et en tant que président, il a promulgué des décrets prohibant la venue sur le sol américain de ressortissants de plusieurs pays, même si les tribunaux ont partiellement bloqué leur entrée en application.

Jayda Fransen, dirigeante de Britain First, a posté les vidéos mercredi en disant qu'elles montraient, l'une un groupe de musulmans tabassant à mort un adolescent, l'autre l'agression d'un garçon en béquilles, et la troisième des personnes détruisant une statue chrétienne. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier l'authenticité des vidéos.

"Donald Trump a lui-même relayé ces vidéos et il compte dans les 44 millions d'abonnés! Dieu vous bénisse, Trump!", a écrit Britain First, dont le propre compte Twitter totalise autour de 24.000 abonnés.

"J'en suis ravie", a dit Jayda Fransen à Reuters. "Le message important, pour nous, c'est que Donald Trump est au courant des persécutions et des poursuites contre une personnalité politique britannique accusée d'avoir tenu ce que la police présente comme un discours anti-musulman", a-t-elle estimé.

Jayda Fransen a été condamnée ce mois-ci à une amende après avoir été reconnu coupable de harcèlement aggravé à caractère religieux, pour avoir insulté une musulmane portant le hidjab.

La semaine dernière, en outre, elle a été mise en accusation par la police d'Irlande du Nord pour avoir eu des mots assimilés à des menaces ou à des insultes lors d'un discours devant un rassemblement en août dernier à Belfast.

"C'EST POUR ÇA QU'ON AIME TRUMP!"

Le porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May a déploré que Donald Trump lui ait ainsi offert une tribune.

"Le président a eu tort de le faire. Britain First cherche à diviser les communautés en recourant à un discours de haine qui colporte des mensonges et alimente les tensions", a-t-il dit, ajoutant que les Britanniques "rejettent dans leur immense majorité" l'idéologie d'extrême droite.

Le chef de file de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a pour sa part condamné des tweets "immondes (qui) représentent une menace pour notre société".

Donald Trump a aussi été critiqué aux Etats-Unis, notamment par la plus grande organisation de défense des droits des musulmans aux Etats-Unis, CAIR, qui a qualifié les tweets d'"incitation à la violence".

Mais il a également été chaleureusement félicité par l'extrême droite américaine.

"Il est critiqué pour avoir montré ce que les médias fake news ne montrent pas", a écrit David Duke, ancien chef du Ku Klux Klan, sur son compte Twitter. "Remercions Dieu pour Trump. C'est pour ça qu'on l'aime!"

(Makini Brice et Michael Holden; Eric Faye pour le service français)