Tahrir tente toujours de faire vivre la révolution

Il pensait ne plus y croire. Et le voilà pourtant, bras levés, chantant à plein poumons. Sur scène, le groupe Cairokee emporte la foule avec la Voix de la liberté, l’hymne de la révolution de janvier. Sur la place Tahrir dansent les chebabs. Niqab noir barré d’un ruban aux couleurs de l’Egypte, une femme bat des mains. Son mari, le menton mangé d’une longue barbe, sourit. Encore une nuit de gagner. Tahrir aujourd’hui entame son cinquième jour d’occupation consécutif. Les Frères musulmans, après avoir finalement rejoint les manifestants, n’ont pas appelé à maintenir le sit-in, mais des jeunes de la confrérie sont là, comme il y a six mois. Au centre, sous la bâche installée vendredi pour protéger les 100 000 manifestants venus ce jour-là redonner un second souffle à la révolution, des dizaines de tentes. Il y a celle des «artistes pour le changement». Celles des coalitions révolutionnaires. Celles des familles de martyrs, plus populaires, enfants couchés sur leurs mères. Celles des travailleurs. Celle des opposants aux procès militaires, où Mona Seif, 25 ans, blogueuse, passe ses nuits, pour dénoncer les 7 000 cas de civils jugés par l’armée depuis la révolution. Elle parle en tweetant : ravitaillement, organisation, il faut du monde pour assurer le prochain quart de sécurité aux entrées de la place. L’armée ne tolérera pas longtemps la paralysie de ce rond-point stratégique. Grouillant. Dimanche, les révoltés ont fait fermer le Mogamma, l’antenne administrative du ministère de l’Intérieur, sur la place. Erreur, estiment ceux qui craignent que ce geste ne leur aliène davantage une partie de la population exaspérée. Accroupi près du salon de coiffure improvisé sous une tente, Moataz en débat avec un jeune avocat, au crâne barré d’une ligne de points de suture, souvenirs d’une nuit de lutte pendant la révolution. Appel à la grève générale ou désobéissance civile ? «Si les citoyens arrêtent de traiter avec l’Etat, on sera peut-être entendus ?» Dimanche, l’armée a (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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