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Shen Yong, un «déménagé de force» tué par la police chinoise

Cet habitant de Shanghai, en Chine, a été battu à mort par des policiers car il protestait, comme des milliers d'autres, contre l'expulsion injuste de son logement.

Un habitant de Shanghai a succombé jeudi à des sévices que lui ont infligé des policiers, a annoncé vendredi sa famille. Le lendemain, samedi, des dizaines de personnes ont protesté en signe d'indignation dans le centre-ville de la métropole, avant d’être canalisés par une nuée de policiers vers un bâtiment administratif de la mairie de Shanghai.

La victime, Shen Yong, âgé de 55 ans, avait été arrêté jeudi à l’aube à son domicile par des policiers et des miliciens. «Ils l’ont tiré du lit, l’ont menotté et lui ont asséné des coups de pieds avant de le jeter dans une voiture», a raconté son fils, Shen Yaming sur plusieurs réseaux sociaux. Shen Yong a alors été transféré dans un commissariat du quartier de Pudong, non loin de son domicile. «Deux heures plus tard, les policiers ont ramené mon père. Il était au bord de l’asphyxie. On a immédiatement appelé une ambulance, mais il est décédé avant que celle-ci n’arrive». Le cou de Shen Yong comportait des traces de corde, et son corps était couvert d’ecchymoses, selon Kong Lingchen, l’un de ses amis de Shen Yong, qui a pu voir le cadavre de ce dernier à la morgue. «On aurait dit qu’il avait été fouetté avec un objet dur. C’est incroyable, a-t-il ajouté, les policiers l’ont torturé à mort en à peine une heure de temps».

Shen Yong et sa famille avaient été expulsés de chez eux par la municipalité en 2008. Mécontent de l’indemnisation trop faible qu’on lui proposait, Shen Yong avait déposé de multiples requêtes auprès de l’administration, et squattait un bâtiment édifié à l’emplacement de son ancien domicile détruit. Des centaines de milliers d’habitants de la capitale économique chinoise ont ainsi été expulsés et relogés depuis 2006. Certains se sont vus offrir de trop maigres indemnités à leur goût, et ont rejoint les vastes cohortes de pétitionnaires (...)

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