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Rwanda : premier procès à Paris

Le Mémorial du génocide à Kigali, la capitale rwandaise, en février 2008.

Ancien officier du régime hutu, le capitaine Pascal Simbikangwa a été renvoyé devant les assises. Aucun génocidaire présumé n’a jusqu’ici été jugé sur le territoire français.

Pour la première fois en France, la justice va se pencher sur le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994. Le renvoi devant les assises de Paris du capitaine rwandais Pascal Simbikangwa, décidé ce week-end, marque un tournant historique : la France est en effet le seul pays occidental où, malgré la présence de nombreux suspects, aucun procès sur le génocide ne s’est encore tenu. Cette annonce inédite, à quelques jours du début des commémorations des massacres (le 7 avril), permettra peut-être d’atténuer le malaise qui persiste entre le Rwanda et la France depuis dix-neuf ans.

Qui est l’homme concerné par ce procès ?

Son premier avocat était le descendant direct de celui de… Louis XVI ! Depuis, Pascal Simbikangwa a changé de défense. Sans être l’équivalent d’un roi déchu, c’est un maillon important au sein du système qui a conduit au génocide. Cloué sur une chaise roulante après un accident de voiture en 1986, cet officier était un homme de l’ombre qui œuvrait au sein des renseignements intérieurs à Kigali.

Surnommé «le tortionnaire», c’était un cousin du président Juvénal Habyarimana (dont l’assassinat, le 6 avril 1994, donna le signal du déclenchement des massacres), et il est soupçonné d’avoir fait partie d’une cellule occulte, baptisée l’Akazu («la petite maison»), qui regroupait le clan familial au pouvoir. Son tempérament exalté et belliqueux transparaît dans les deux livres qu’il a écrits dans un style quasi mystique.

Au cours de la période qui précède le génocide, son nom apparaît dans plusieurs rapports ou télex diplomatiques dénonçant notamment les escadrons de la mort et la mise en place d’un «état-major secret chargé de planifier l’élimination des Tutsis», comme le souligna un message alarmiste de l’ambassadeur de Belgique en 1992, deux ans avant les tueries. Son procès permettra peut-être (...)

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