«Quand on a la responsabilité de 150 personnes, on n’appelle pas ça un suicide…»

Lors de la conférence de presse de Brice Robin, procureur de la République de Marseille en charge de l'enquête.

Durant les vingt premières minutes, l’échange est courtois, enjoué même. Puis on entend le commandant de bord préparer le briefing de l’atterrissage. Les réponses de son copilote, Andreas Lubitz, se font plus laconiques. Le commandant demande alors à son équipier de prendre les manettes et sort, probablement pour aller aux toilettes. A partir de là, plus un mot ne sera prononcé dans la cabine de pilotage de l’Airbus A320, comme l’ont révélé les enregistrements récupérés dans la première boîte noire de l’avion de la Germanwings. Brice Robin, le procureur de la République de Marseille en charge de l’enquête, est revenu hier midi en détail sur le contenu de cette bande qui place le copilote allemand de 28 ans au centre des interrogations. Ce dernier était vraisemblablement conscient durant les huit minutes précédant la catastrophe: «On entend sa respiration, en apparence normale, a précisé le procureur. De plus, alors qu’il est seul, il manipule le bouton amorçant la descente de l’appareil, une action qui ne peut être que volontaire.»

Surtout, Andreas Lubitz refuse d’ouvrir la porte de la cabine au commandant lorsque celui-ci, de retour, sollicite son ouverture. La porte, blindée depuis une législation post-11 Septembre, ne peut être ouverte que depuis l’intérieur. Le commandant appelle à plusieurs reprises le copilote via le haut-parleur interne. En vain. Lorsque l’alarme signalant la proximité du sol se déclenche, il tambourine sur la porte. Parallèlement, la tour de contrôle, inquiète de la perte de vitesse de l’appareil, multiplie les appels. Le copilote reste silencieux. «Il n’avait aucune raison de ne pas répondre, aucune raison de ne pas laisser entrer le commandant, aucune raison de ne pas déclencher le code de détresse», a relevé le procureur, une attitude qui «peut s’analyser comme une volonté de détruire cet avion». Ce n’est qu’à la toute fin de l’enregistrement que les cris des passagers surviennent. «Ils ne se sont rendu compte qu’au dernier moment de ce (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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A320 : Suivez en direct la conférence de presse du procureur de Marseille