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Un calendrier européen contre le chômage des jeunes

PARIS (Reuters) - Les dirigeants de l'Union européenne ont fixé mardi un calendrier pour la lutte contre le chômage des jeunes dont le respect leur permettra d'avoir accès à des financements communs, à l'occasion de leur deuxième sommet consacré à ce dossier. Les Vingt-Huit ont jusqu'à la fin de l'année pour adresser à la Commission européenne un plan sur la "garantie jeunes" qui consiste à offrir un emploi, une formation ou un stage à chaque jeune inactif depuis quatre mois afin de pouvoir bénéficier de financements dès le 1er janvier 2014. "L'enjeu, c'est l'avenir d'une génération, celle qui est touchée par le chômage depuis des années et que la crise a encore placée dans une situation de doute voire même de désespérance", a dit François Hollande en conférence de presse. Vingt-quatre chefs d'Etat et de gouvernement - plus nombreux que lors du premier sommet du genre le 3 juillet à Berlin - se sont retrouvés à l'Elysée pour marquer leur volontarisme sur un dossier potentiellement explosif, notamment dans des pays comme la Grèce ou l'Espagne où plus de 50% des jeunes sont au chômage. Selon des chiffres officiels, six millions de jeunes Européens sont au chômage et 7,5 millions n'ont ni emploi, ni formation. La proportion est d'un quart des jeunes qui ne sont pas aux études en France. "Tout l'enjeu c'est d'aller vite", a dit le président français. "Tous les pays qui auront adressé à la Commission leur programme pour la garantie jeunesse pourront avoir dès le 1er janvier avoir la mise à disposition des financements". L'enveloppe européenne consacrée à cette question devrait atteindre environ 45 milliards d'euros entre 2013 et 2015. Elle inclut les six milliards sur deux ans débloqués dans le cadre de l'Initiative européenne pour la jeunesse (IEJ), six milliards annuels fournis par la Banque européenne d'investissement (BEI) et une grande partie du Fonds social européen, doté de 10 milliards d'euros par an. ALTERNANCE Une Union capable de "sauver le système monétaire et économique doit aussi être capable de donner une chance, une perspective durable et crédible à la prochaine génération", a déclaré le président du Parlement européen, Martin Schulz. Une réunion avait rassemblé dans la matinée les ministres du Travail des 28 chez leur collègue français, Michel Sapin. François Hollande, qui a inscrit la priorité à la jeunesse dans le Pacte de croissance européen, a reçu des jeunes à l'Elysée avant le sommet qui se déroule dans un cadre intergouvernemental, plusieurs pays refusant de parler de ces questions dans le cadre de l'Union européenne. La France espère récupérer 600 millions d'euros, soit 10% du total de l'IEJ, auxquels s'ajoutent 100 millions obtenus lors du dernier Conseil européen. Eurostat a comptabilisé huit régions métropolitaines françaises (Champagne-Ardennes, Picardie, Haute-Normandie, Centre, Nord-Pas-de-Calais, Aquitaine, Auvergne et Languedoc-Roussillon) éligibles au programme, auxquelles s'ajoutent la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion. Environ 10.000 jeunes bénéficient pour l'instant de ce dispositif dans 10 départements français. Le gouvernement espère multiplier par dix le nombre de bénéficiaires. Sont aussi encouragés le développement de l'alternance et la mobilité en Europe à travers un "Erasmus des apprentis", à l'image de ce qui existe déjà à l'université. Quatre millions de jeunes pourraient en bénéficier pour un coût estimé à 4,7 milliards d'euros d'ici 2020, selon le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Elizabeth Pineau, avec Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse