Philippe Martin confirme l'annulation de 7 permis d'hydrocarbures

GAZ DE SCHISTE: LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Philippe Martin, a annoncé jeudi son refus de valider une demande de mutation de sept permis de recherche de gaz de schiste dans le bassin parisien déposée par la société américaine Hess Oil. Ces permis avaient été attribués en 2010 par le gouvernement précédent à la société Toreador. Rachetés par Hess Oil, ils n'avaient pas été clairement annulés après la loi de 2011 interdisant la fracturation hydraulique, en raison du flou qui entourait le recours ou non à cette technique. En l'absence de réponse du ministère de la Justice à sa demande de mutation, Hess Oil a saisi la justice. "Pouvais-je valider ces mutations de permis alors que leur objectif initial était exclusivement d'explorer des gaz de schiste et que la société américaine qui les a rachetés est spécialisée dans l'extraction de gaz de schiste?", dit le ministre de l'Energie dans Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Vu les couches géologiques visées par ces forages, cela implique forcément d'avoir recours à la fracturation hydraulique", ajoute-t-il. Hess Oil réclame environ 30.000 euros par permis annulé, a rappelé Philippe Martin, précisant qu'il tenterait d'obtenir une réduction de ces indemnités lors d'une audience le 6 décembre. La société s'est étonnée des intentions qui lui sont "prêtées" par le ministre. "Sur ces permis d'exploration, dont la validité a été confirmée suite à la loi Jacob, seules des techniques conventionnelles d'exploration ont été utilisées par Hess Oil sans dommage sur l'environnement", déclare-t-elle dans un communiqué. L'entreprise, qui dit également avoir agi en pleine transparence avec les services de l'Etat et les collectivités territoriales concernées, demande au ministre de lui fournir la motivation de sa décision. Philippe Martin critique en outre le rapport parlementaire publié mercredi sur la fracturation hydraulique, qui propose de forer quelques dizaines de puits expérimentaux avec cette technique pour mieux connaître les éventuelles ressources françaises en gaz de schiste. Il dit se méfier des "VRP des hydrocarbures" à l'heure où la France veut réduire de 30% sa consommation d'énergies fossiles d'ici 2030. "Et ce serait terrible pour l'image de la France à l'étranger. Imaginez les retransmissions du tour de France montrant des milliers de derricks au coeur des paysages magnifiques du Gard, du Gers ou de la Lozère", ajoute Philippe Martin, qui fut député du Gers avant de devenir ministre. Marion Douet, édité par Sophie Louet