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Pas d'exemption de piscine pour les écolières musulmanes d'Allemagne

BERLIN (Reuters) - Le tribunal administratif fédéral d'Allemagne a jugé mercredi qu'une écolière de confession musulmane ne pouvait pas être exemptée de cours de natation en raison de ses convictions religieuses. La décision, qui a été rendue mercredi et touche à la question très sensible de la place de la religion dans la société, est définitive. Le tribunal administratif avait été saisi en appel par la famille d'une jeune fille de confession musulmane, originaire du Maroc et scolarisée dans le land de Hesse, qui refusait de participer aux cours de natation avec les garçons de sa classe. "La plaignante n'a pas suffisamment établi que prendre part à des cours mixtes de natation avec un 'burkini' (ndlr, ou maillot de bain intégral) était en infraction avec les règles de l'islam sur la façon de se vêtir", a jugé cette juridiction dont le siège est à Leipzig. La jeune fille avait déjà été déboutée à deux reprises par des juridictions du land de Hesse. Son avocat a tenté de convaincre la cour en soulignant que sa cliente était gênée de voir ses camarades de classe en maillot de bain. "Non seulement le Coran interdit d'être vu par autrui dans des vêtements légers, mais elle ne devrait elle-même pas voir des garçons et des filles en maillot de bain", a dit Klaus Meissner. L'Allemagne n'est pas le seul pays où des tribunaux ont été saisis de la question de la participation de jeunes filles musulmanes à des activités physiques et sportives à l'école. En mai, le tribunal fédéral suisse a ainsi débouté une famille musulmane qui demandait à ce que leur fille soit exempté de cours de natation à l'école. En France, la Charte de la laïcité à l'école dévoilée en début de semaine souligne que "nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l'école de la République" et rappelle que "le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit". Madeline Chambers; Henri-Pierre André pour le service français