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Paris juge "pas vraisemblables" les dénégations de la NSA

Le siège de l'Agence nationale de sécurité des Etats-Unis (NSA) à Fort Meade, dans le Maryland. Le démenti de la NSA sur ses activités présumées d'espionnage en Europe n'est pas "vraisemblable" et les faits sont "plus qu'établis", a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem. /Photo d'archives/REUTERS/NSA

PARIS (Reuters) - Le démenti de l'Agence nationale de sécurité des Etats-Unis (NSA) sur ses activités présumées d'espionnage en Europe n'est pas "vraisemblable" et les faits sont "plus qu'établis", a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement français. Le général Keith Alexander, directeur de la NSA, a déclaré mardi avoir agi de façon légale et que les allégations de journaux européens rapportant des écoutes à grande échelle sur des dirigeants comme de simples citoyens européens étaient "complètement fausses". Najat Vallaud-Belkacem a dit que c'est au contraire parce que les faits reprochés à la NSA sont établis que le Conseil européen de Bruxelles a soutenu jeudi dernier l'initiative franco-allemande réclamant la lumière sur les agissements passés de la NSA et un code bonne conduite pour le futur. L'initiative de Paris et Berlin "a débouché compte tenu de la gravité des faits qui semblent plus qu'établis et de ce point de vue les dénégations du directeur de la NSA ne semblent pas vraisemblables", a dit la porte-parole du gouvernement lors du compte-rendu du conseil des ministres. La multiplication des accusations d'espionnage en fin de semaine dernière a créé un début de crise diplomatique qui a bouleversé l'ordre du jour du Conseil européen de Bruxelles consacré à des sujets économiques. Le Monde en France, Der Spiegel en Allemagne ou El Mundo en Espagne se sont fait l'écho d'informations transmises par l'informaticien Edward Snowden, ancien collaborateur de la NSA, sur le fait que les programmes américains de surveillance auraient visé des dizaines de millions d'appels téléphoniques en Europe. Keith Alexander, entendu mardi par la commission du renseignement de la Chambre des représentants, a déclaré que certaines données auxquelles les documents faisaient allusion avaient été recueillies par des "partenaires étrangers". "Ce ne sont pas des renseignements que nous avons recueillis auprès de citoyens européens", a-t-il dit. "Cela correspond à des renseignements que nous et nos alliés de l'Otan avons recueillis pour défendre nos pays et soutenir nos opérations militaires." Les révélations sur l'espionnage mené par la NSA de plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, ont contraint la Maison blanche à promettre des réformes et à reconnaître que la surveillance électronique menée par les Etats-Unis était peut-être allée trop loin. On a appris mardi auprès d'une source proche du dossier que le président Barack Obama avait récemment demandé à la NSA de restreindre ses programmes de surveillance au siège des Nations unies, à New York. Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse