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Un paquebot fantôme à la dérive dans l'Atlantique Nord

Le «Lyubov Orlova« au large de l'île Petermann, dans l'Antarctique, le 17 février 2010.

Le «Lyubov-Orlova», qui avait quitté le port canadien de Saint John le 23 janvier, a été perdu lors de son remorquage vers un chantier de démolition.

Depuis trois semaines dérive dans l'Atlantique nord un paquebot d'origine russe abandonné. Le navire, le Lyubov-Orlova, du nom d'une star de cinéma des années 30, avait quitté l'île canadienne de Terre-Neuve le 23 janvier, mais le câble qui le reliait au remorqueur devant le livrer à des ferrailleurs en République dominicaine s’est rompu le lendemain, abandonnant à la mer le bateau sans occupants, infesté de rats et très dégradé par deux années passées à rouiller.

Le paquebot de 90 mètres, construit en 1976 et pouvant accueillir 270 passagers, avait été placé sous séquestre fin 2010 dans le port canadien de Saint John. Le bateau russe, qui bat pavillon des îles Cook, était alors loué par la compagnie canadienne Cruise North Expeditions pour des croisières dans l’Arctique, dans le nord du Labrador. L'équipage de 51 membres n'avait pas été payé depuis cinq mois, et son propriétaire russe, Locso Shipping, avait contracté des dettes de plusieurs centaines de milliers de dollars, notamment à cause d'une croisière annulée pour cause de problèmes techniques.

Un remorqueur délabré

Après avoir intéressé une société norvégienne, qui comptait le ramener en Europe, le Lyubov-Orlova avait été racheté en janvier 2012 par une société basée aux Caraïbes, puis revendu 275 000 dollars à un homme d'affaires iranien basé à Toronto, qui espérait récupérer sa mise avec la démolition. Après un premier faux départ en 2012 - le navire aurait fait demi-tour à cause d'un incendie à bord -, le navire avait enfin pris la route de la Républicaine dominicaine le 23 janvier 2013, tiré par le Charlene-Hunt, un remorqueur amené du Rhode Island via Halifax.

Dès le lendemain, le câble de remorquage avait lâché, et après de vains efforts pour récupérer le navire à la dérive dans des vagues de 3 mètres, les gardes-côtes (...)

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