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Nouveau mouvement de colère des policiers français

Des milliers de policiers ont manifesté mercredi dans la plupart des villes de France à l'appel de plusieurs syndicats pour exprimer un "ras-le-bol généralisé". /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

PARIS (Reuters) - Des milliers de policiers ont manifesté mercredi dans la plupart des villes de France à l'appel de plusieurs syndicats pour exprimer un "ras-le-bol généralisé". Dans la région parisienne, Unité SGP Police FO, premier syndicat chez les gardiens de la paix, a tenu un meeting à la mi-journée à Créteil (Val-de-Marne) tandis qu'en province, les manifestants se réunissaient devant les hôtels de police. Ils étaient ainsi plusieurs centaines à Bordeaux, Nantes, ou Marseille. Alliance, le deuxième syndicat, qui avait déjà tenu un rassemblement national à la fin 2013 à Paris, avait également appelé à une mobilisation sur tout le territoire au nom de "l'unité syndicale." Les organisations dénoncent un manque d'effectifs et de moyens, le récent retour au port du matricule voulu par le gouvernement, qu'ils jugent stigmatisant, le gel des salaires depuis 2010, et les primes touchées par leur hiérarchie. Ils affirment aussi que la "politique du chiffre" impulsée par Nicolas Sarkozy perdure en dépit de la volonté proclamée de l'actuel ministre de l'Intérieur Manuel Valls d'y mettre fin. "Nous devons être entendus ! Et si tel n'était pas le cas, il ne sera pas dit que nous aurons fait preuve de complaisance ou de passivité", a déclaré Henri Martini, le secrétaire général d'Unité SGP Police, premier syndicat chez les gardiens et plutôt proche de la gauche. "L'indépendance syndicale, c'est aussi de dire la vérité, quel que soit le ministre !", a-t-il ajouté. Didier Martinez, secrétaire régional Midi-Pyrenées d'Unité SGP Police, a insisté sur le nombre de policiers blessés chaque année, en particulier dans les banlieues, et estimé que les réponses pénales n'étaient pas adaptées. "Il est beaucoup plus grave de brûler un feux rouge que de blesser un policier", a-t-il dit sur France Bleu. Un récent rapport de l'Inspection générale de l'administration critique les trop fréquents recours en justice des policiers victime d'injures ou d'outrages, qui ont coûté 13,2 millions d'euros à l'Etat en 2012. "Il y a 10.000 policiers blessés chaque année, cela a un coût", a répondu Didier Martinez. Nombre de policiers craignent que des délinquants n'utilisent le matricule qu'ils doivent porter sur leur uniforme depuis le 1er janvier pour se venger. Pour les syndicats, le matricule ne permettra pas de rapprocher la police et la population comme l'affirme le gouvernement. Gérard Bon, édité par Sophie Louet