Nigeria : l’opposant musulman élu président

Un supporteur affiche le portrait de Muhammadu Buhari à Kaduna le 29 mars.

Les Nigérians ont préféré le général Buhari au sortant chrétien, Goodluck Jonathan.

«Nous sommes en train d’assister à un grand moment de notre histoire», commentaient mardi soir les journalistes de la télévision d’Etat NTA, alors que les derniers décomptes de l’élection étaient annoncés. Cela ne fait plus de doute désormais, le général Buhari, candidat de l’opposition, a remporté le scrutin présidentiel.

Les rues de Kano, vides depuis samedi, jour du vote, se sont remplies peu à peu. Les commerçants rouvraient leurs échoppes, les marchés ont repris des couleurs. Dans la mégalopole du nord du pays, le parti de l’APC (All Progressive Congress) a remporté un score digne d’un dictateur : 89,8% contre 10,2% pour le parti de Goodluck Jonathan. Le soutien pour le général Buhari est passionnel dans cette capitale de l’islam nigérian où, en fin de journée, le soulagement a gagné les rues.

Revers. Muhammadu Buhari, 76 ans, est un fils de la région. Musulman, comme l’immense majorité des habitants de Kano, il a promis de venir à bout de l’insurrection de Boko Haram. Les terroristes hantent le quotidien de la mégalopole depuis six ans, perpétrant des attentats dans les lieux publics bondés. La dernière attaque dans la mosquée centrale, en novembre, a fait 200 morts, selon les autorités. «Goodluck Jonathan a laissé Boko Haram ravager le Nord, déclare le Dr Aliu Dauda, professeur des études d’islam à l’Université de Kano. Ça l’arrangeait bien que nous soyons tués. Il savait que l’on ne voterait jamais pour lui !»

C’est un revers terrible pour le président sortant. Après seize années de démocratie, c’est la première fois qu’un parti d’opposition fait basculer la présidence. Le général Buhari a fait campagne sur la lutte contre Boko Haram, mais aussi sur les nombreux scandales de corruption qui ont secoué le pays. Selon Transparency International, le Nigeria se place au 136e rang sur 174. Quelque 20 milliards de dollars manquaient au budget de l’Etat en 2013, sans qu’aucune sanction (...)

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