Moscou envoie des navires de guerre en Méditerranée

MOSCOU (Reuters) - Moscou a décidé d'envoyer plusieurs navires de guerre en Méditerranée orientale, près des côtes syriennes, rapportent vendredi les médias russes, alors que les Etats-Unis envisagent de frapper le gouvernement de Bachar al Assad pour le "punir" d'une attaque chimique présumée le mois dernier à Damas. Le navire de débarquement "Nikolaï Filtchenkov" va faire escale à Novorossisk, sur la mer Noire, pour embarquer "une cargaison spéciale", avant de se diriger vers sa zone d'assignation militaire en Méditerranée orientale, écrit l'agence de presse Interfax sans fournir de précision sur la nature de la cargaison. L'agence RIA, pour sa part, affirme que la frégate Smetlivy va également appareiller pour la Méditerranée vers le 12 septembre. La corvette Chtil et le navire lance-missiles Ivanovets devraient également se rapprocher des côtes syriennes à la fin du mois, ajoute RIA. Le ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a déclaré jeudi que son pays disposait déjà de forces navales non négligeables dans la région. "La marine de guerre russe n'a pas l'intention de prendre part directement ou indirectement à un éventuel conflit dans la région", a-t-il souligné. "Nos navires de guerre sont une garantie pour la stabilité et la paix, ils tentent de prévenir une action militaire dans la région", a-t-il poursuivi. Les navires de débarquement "Minsk" et "Novotcherkassk", ainsi que le bâtiment de reconnaissance "Prirazovye", ont franchi jeudi le détroit du Bosphore, en route pour la Méditerranée. Le croiseur lance-missiles "Moskva" et le destroyer "Amiral Panteleïev" se trouvent également en Méditerranée. Moscou, qui dispose d'une base navale stratégique à Tartous en Syrie, refuse de s'engager militairement dans la guerre civile entre rebelles et forces pro-Assad et s'oppose à une intervention américaine. La Russie, qui a fait trois fois usage de son veto au Conseil de sécurité de l'Onu contre des résolutions occidentales voulant sanctionner Assad, estime qu'une action armée américaine ne disposerait pas de la légitimité d'un mandat onusien. La guerre en Syrie a éclipsé les autres sujets au menu du G20 jeudi et vendredi à Saint-Pétersbourg sans que les divergences aient pu été surmontées. Gabriela Baczynska; Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français