Morsi sera jugé au pénal pour incitation au meurtre en Egypte

Lors d'une manifestation de partisans de Mohamed Morsi, vendredi au Caire. Le ministère public égyptien a renvoyé dimanche le président islamiste, évincé le 3 juillet par l'armée, devant une cour d'assises du Caire pour répondre des charges d'incitation au meurtre de manifestants. /Photo prise le 30 août 2013/REUTERS/Louafi Larbi

LE CAIRE (Reuters) - Le président égyptien Mohamed Morsi, écarté du pouvoir par l'armée le 3 juillet, va être traduit devant la justice pénale pour répondre des accusations d'incitation et d'exercice de la violence, a annoncé le procureur égyptien, dimanche. Le procureur Hecham Barakat a ordonné le renvoi de Morsi et 14 autres membres des Frères musulmans pour "avoir commis des actes de violence et avoir incité au meurtre et aux brutalités", précise l'agence de presse officielle égyptienne. Les actes d'accusation font référence aux exactions commises aux abords du palais présidentiel en décembre 2012, alors que des manifestants s'étaient rassemblés pour protester contre les nouveaux pouvoirs réglementaires que le chef de l'Etat s'était octroyés. Morsi fait également l'objet d'une enquête pour sa tentative d'évasion d'une prison lors du soulèvement en 2011 qui avait conduit à la chute d'Hosni Moubarak. Il est accusé de meurtre et de conspiration avec le groupe palestinien du Hamas lors de cette évasion, bien qu'aucune charge officielle n'ait été retenue dans le dossier. L'annonce de ce procès fait partie de la stratégie du nouveau pouvoir égyptien soutenu par l'armée de mener une répression contre les Frères musulmans dont plusieurs centaines de partisans ont été tués par les militaires depuis le 3 juillet. Tom Perryn Pierre Sérisier pour le service français