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Mondial: les Bleus tombent de haut en Ukraine

But de l'Ukrainien Roman Zozulia (8) contre la France, au stade Olympique de Kiev. L'équipe de France a grandement hypothéqué vendredi ses chances de qualification pour la Coupe du monde en s'inclinant 2-0 en Ukraine en match aller des barrages. /Photo prise le 15 novembre 2013/REUTERS/Gleb Garanich

PARIS (Reuters) - L'équipe de France de football a grandement hypothéqué vendredi ses chances de qualification pour la Coupe du monde 2014 en s'inclinant 2-0 en Ukraine, et pourrait manquer une grande compétition pour la première fois depuis vingt ans. Beaucoup plus empruntés que lors de leur embellie automnale, les Bleus n'ont jamais pris la mesure de l'Ukraine qui s'est imposée grâce à des buts de Roman Zozulia (61e) et Andreï Iarmolenko sur pénalty (82e). Si elle veut aller au Brésil l'été prochain, l'équipe de France devra réussir mardi au Stade de France ce qu'aucune autre équipe n'a jamais fait lors de barrages qualificatifs pour une Coupe du monde - remonter un déficit de 2-0 après l'aller. "Si on doit être celle-là, il faut y croire. La meilleure position, c'est l'Ukraine qui l'a après ce résultat, mais on a encore 90 minutes chez nous", a dit le sélectionneur Didier Deschamps sur TF1 après la rencontre. Les Bleus devront le faire sans Laurent Koscielny, expulsé en fin de match, dix minutes après avoir provoqué le pénalty. Si le résultat lui-même est négatif, le contenu l'est autant, si ce n'est plus et invite guère à l'optimisme. Les 13 buts inscrits en trois matches en Biélorussie (4-2), contre l'Australie (6-0) et la Finlande (3-1) avaient esquissé l'idée que l'équipe de France avait retrouvé de l'allant, à peine tempéré par la faiblesse supposée de ses adversaires. Vendredi, face à une défense plus solide, à une Ukraine qui a mis beaucoup d'engagement, a souvent été à la limite mais a pris soin de rarement la franchir pour ne pas être sanctionnée, les Bleus ont manqué d'idées. Depuis de nombreux matches, le jeu penche à gauche et les Ukrainiens ont tout fait pour neutraliser Franck Ribéry. TROP SOUVENT À L'ARRÊT Ils y sont parvenus même si le Munichois a été l'auteur de l'action la plus tranchante en première période - débordement puis centre en retrait contré (16e) - et au départ de l'occasion la plus franche des Bleus en seconde période, quand il a servi Olivier Giroud qui a lancé Samir Nasri pour une frappe écrasée. Ces deux derniers ont illustré les difficultés françaises. Le premier a été souvent isolé et n'a pas été juste dans tous ses mouvements. Le second n'a pas su impulser le mouvement, a fait de mauvais choix et, quand il a été en position, il s'est manqué. Derrière, les Bleus ont tenu, d'abord, mais les vagues ont fini par les déborder. Le premier danger est venue d'une tête trop croisée d'Edman sur un centre de Ruslan Rotan (29e) et il est revenu sur un ballon en retrait pour Evhen Konoplianka que Mathieu Debuchy a dégagé de justesse (39e). La France est revenue avec de meilleures intentions en deuxième période mais n'a su se montrer dangereuse que sur quelques coups de pied arrêtés. Là a d'ailleurs été son défaut : contre une équipe qui a tout donné, les Bleus étaient trop souvent à l'arrêt. L'Ukraine a fini par prendre les devants au terme d'un beau mouvement collectif. Trouvé dans la surface, Edmar a joué en une touche pour Roman Zozulia qui a pris le dessus physiquement sur Debuchy et ajusté Hugo Lloris. Quatre minute après est venue l'occasion de Samir Nasri qui aurait pu tout changer. Mais l'équipe de France n'a pas su saisir les rares opportunités qui se présentaient. A l'inverse, les Ukrainiens se sont montrés de plus en plus incisifs sur les contres. Zozulia a été tout près d'obtenir un pénalty devant Eric Abidal, à la peine pendant toute cette période, après l'avoir pris de vitesse (75e). La sentence est tombée six minutes plus tard, quand l'arbitre turc a désigné le point de pénalty pour une faute de Koscielny. Andreï Iarmolenko a transformé. Dans le désordre, avec Mathieu Valbuena et Moussa Sissoko entrés en fin de match, les Bleus ont poussé. Mais rien n'y a fait et ils se sont compliqués la vie quand Koscielny a été exclu pour un mauvais geste dans le temps additionnel. Gregory Blachier