Mariage pour tous à l’Assemblée : Taubira brille, l’UMP braille

La ministre de la Justice,Christiane Taubira, est applaudie par les bancs de la gauche, hier à l’Assemblée, après son discours.

La garde des Sceaux a défendu avec force le projet de loi face à une droite mobilisée pour la forme.

Elle a parlé sans notes, le regard droit, pendant quarante minutes. Il est 16 h 30 hier, quand Christiane Taubira, garde des Sceaux, entame son discours pour défendre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe. Calme, elle veut «poser les mots».«C’est un acte d’égalité». Elle maîtrise son tempo et ses effets. «Ce n’est pas un mariage au rabais, pas une union civile […], pas une ruse, une entourloupe. C’est le mariage avec sa charge symbolique et ses règles d’ordre public.»«Contre-nature !» crie la droite.

Imperturbable, la ministre de la Justice rappelle, depuis 1791, la longue évolution de l’institution matrimoniale qui «porte fortement la marque de la laïcité, de l’égalité et de la liberté».«Aujourd’hui, nous parachevons l’égalité», clame-t-elle. Puis : «Qu’est-ce que le mariage des couples homosexuels va enlever aux couples hétérosexuels ?»«Rien», répondent des socialistes. «Ce n’est pas la question», tente-t-on à droite. «Vous pouvez garder le regard obstinément tourné vers le passé […]. Nous sommes fiers de ce que nous faisons», leur répond-elle.

Dans le public, Christine Boutin et Frigide Barjot, égéries des anti-mariage pour tous, n’en perdent pas une miette, tout comme des militants LGBT. Erwann Binet, le rapporteur PS affirme qu’il est «impensable que dans les villages et les quartiers, le professeur, la boulangère, les parents d’élèves connaissent des familles homoparentales et que la loi ignore leur existence».

Hilarité. A droite, on ne veut pas de dérapage. Si des Bibles sont brandies, c’est à l’extérieur du Palais-Bourbon, là où une centaine de personnes prient à l’appel des cathos intégristes de Civitas. Mais, hier, c’était le jour d’Henri Guaino. «Ce texte n’est pas un projet ordinaire», il ne doit donc pas «passer en force» car, quand une «loi viole les consciences, les consciences se raidissent, se perdent», clame l’ancienne plume (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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