L'Isaf ouvre une enquête sur un raid aérien en Afghanistan

RAID AÉRIEN EN AFGHANISTAN DANS LA PROVINCE D’HELMAND

KABOUL (Reuters) - La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) a annoncé vendredi qu'elle allait ouvrir une enquête sur un raid aérien mené jeudi dans la province d'Helmand, dans le sud-ouest de l'Afghanistan, et a dit "regretter profondément" qu'il y ait eu des victimes civiles. "L'Isaf regrette profondément qu'il y ait eu des victimes civiles dans cette attaque aérienne", a dit l'Isaf, sous commandement de l'Otan, dans un communiqué. Le président afghan Hamid Karzaï a condamné jeudi soir le raid, qui a tué dans la journée un enfant et blessé deux femmes. Selon lui, cette attaque a montré que les Etats-Unis ne respectaient pas la vie des civils afghans et il a ajouté que si de telles attaques continuaient, il ne signerait pas le pacte bilatéral de sécurité. Le président afghan a refusé de parapher cette semaine l'accord sur le maintien de troupes américaines dans son pays après 2014. "Si de telles opérations continuent, il n'y aura pas d'accord", a souligné jeudi le porte-parole du président. L'"accord bilatéral de sécurité" (BSA) a été adopté dimanche par la Loya Jirga, l'assemblée traditionnelle des notables afghans, mais Hamid Karzaï veut, avant de le parapher, attendre l'élection présidentielle afghane d'avril prochain. L'enfant tué dans la frappe aérienne de jeudi avait deux ou trois ans, a précisé le porte-parole. Le raid visait apparemment un homme qui s'est réfugié à l'intérieur d'une maison où se trouvaient des civils. Début octobre, une frappe aérienne de l'Isaf a tué cinq civils, dont trois enfants et adolescents, près de la ville de Jalalabad dans l'est du pays. La mort de civils dans des bombardements aériens est depuis des années une importante source de tensions entre Hamid Karzaï et ses soutiens internationaux, notamment Washington. Jessica Donati; Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français