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Les USA n'excluent pas la présence de l'Iran à Genève II

WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis ont entrouvert lundi la porte à une participation de l'Iran à la future conférence internationale sur la paix en Syrie à condition que Téhéran avalise la "déclaration de Genève" du 30 juin 2012 appelant à la formation d'un gouvernement de transition à Damas. Washington et Moscou ont convenu de demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'organiser une nouvelles conférence de paix sur la Syrie au cours de la deuxième semaine de novembre, a annoncé John Kerry, secrétaire d'Etat américain, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge du sommet de l'Apec à Bali (Indonésie). La "déclaration de Genève", qui traçait une "feuille de route" diplomatique pour régler le conflit syrien, avait été approuvée par les grandes puissances ainsi que les Etats du Golfe et des pays voisins de la Syrie comme l'Irak et la Turquie. La République islamique, accusée par les Américains de soutenir le gouvernement du président Bachar al Assad, ne l'avait pas signée, n'ayant pas été invitée aux discussions. En mai, Russes et Américains ont convenu de réunir un "Genève II" pour mettre en oeuvre un projet d'accord prévoyant la mise en place en Syrie d'un gouvernement de transition. La question du départ du pouvoir de Bachar al Assad n'était pas tranchée dans cette déclaration. Lundi, la porte-parole du département d'Etat a laissé entendre que les Etats-Unis seraient mieux disposés à une participation de l'Iran à "Genève II" dans l'hypothèse où ce pays reprendrait à son compte la déclaration du 30 juin 2012. "Nous avons clairement et à de nombreuses reprises souligné le rôle destructeur joué par l'Iran dans la crise syrienne et nous pensons que quiconque désireux de participer à Genève II doit accepter et soutenir ouvertement la déclaration de Genève", a dit Marie Harf. "Si, et tout cela est hypothétique, l'Iran devait reprendre à son compte publiquement la déclaration de Genève, nous serions plus ouverts à la possibilité de sa participation". Washington et Téhéran, ennemis jurés depuis le renversement du Chah en 1979 et l'avènement de la République islamique, ont entamé un lent processus de dégel diplomatique depuis l'élection du président Hassan Rohani, symbolisé par un bref contact téléphonique entre les deux présidents le 27 septembre. Arshad Mohammed; Jean-Loup Fiévet pour le service français