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Les écologistes claquent la porte à la conférence sur le climat

VARSOVIE (Reuters) - Quelque 800 délégués représentant la mouvance écologiste, dont Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF), se sont retirés jeudi de la 19e conférence des parties de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques pour protester contre le manque, à leurs yeux, de progrès vers un accord général réduisant les émissions de gaz à effet de serre (Ges). C'est la première fois que des groupes de défense de l'environnement quittent de manière coordonnée une conférence de l'Onu sur le climat, qui doit se terminer vendredi au terme de deux semaines de travaux. "Cela n'affectera pas les travaux qui se poursuivent à huis clos mais cela aura en revanche un impact sur la perception à l'extérieur de ce que nous essayons de faire ici", a déclaré à Reuters un délégué de l'Onu qui a requis l'anonymat. La conférence de Varsovie, qui rassemble plus de 9.000 délégués issus de 195 pays, a pour objectif d'ouvrir la voie à la signature en 2015 d'un accord réduisant les Ges censé entrer en vigueur après 2020. Les discussions butent sur plusieurs dossiers, notamment sur le fait savoir si les pays riches doivent indemniser les nations du Sud pour les pertes subies du fait des changements climatiques. Le manque de promesses ambitieuses de réduction des Ges fait aussi problème dans la capitale polonaise. Jeudi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté les dirigeants de la planète à s'engager "de manière audacieuse" pour réduire les émissions de Ges d'ici septembre. Il a aussi taxé d'"insuffisants" les engagements pris à Varsovie par les pays riches pour abonder de nouveaux fonds visant à aider les nations déshéritées à faire face à de nouveaux épisodes climatiques extrêmes de type canicule, inondations et relèvement du niveau des mers provoqués par le réchauffement climatique général. "(Les résultats de) Varsovie ne sont tout simplement pas assez bons", a expliqué Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International. "Nous avons foi en ce processus et nous ne renoncerons jamais parce les gens de cette planète ont désespérément besoin d'un traité général sur les changements climatiques. Mais le nouveau traité doit aussi avoir du sens", a-t-il plaidé. Susanna Twidale et Nina Chestney, avec Megan Rowling; Jean-Loup Fiévet pour le service français