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Le cyber-espionnage augmente, notamment en Europe de l'Est

Le piratage informatique à des fins d'espionnage se développe rapidement et des groupes comme des services officiels de certains pays d'Europe de l'Est y jouent un rôle croissant, montre l'une des plus importantes études annuelles sur le sujet. /Photo d'archives/ REUTERS/Kacper Pempel

SAN FRANCISCO (Reuters) - Le piratage informatique à des fins d'espionnage se développe rapidement et des groupes comme des services officiels de certains pays d'Europe de l'Est y jouent un rôle croissant, montre l'une des plus importantes études annuelles sur le sujet. En 2013, les intrusions malveillantes motivées par l'espionnage provenaient pour 49% de Chine et d'autres pays d'Asie orientale, mais les pays d'Europe orientale, notamment russophones, ont été soupçonnés dans 21% des cas, précise l'opérateur américain Verizon Communications dans son rapport annuel "Data Breach Investigations Report". Ces deux régions se classent de très loin en tête de l'échantillon étudié, dans lequel plus de la moitié des données détournées l'ont été à des victimes établies aux Etats-Unis. Dans environ 25% des cas, l'origine géographique de l'intrusion n'a pas pu être déterminée, précisent les auteurs de l'étude. Si le nombre total d'incidents identifiés comme étant des tentatives d'espionnage a triplé à 511, cela s'explique en majeure partie par le fait que le rapport sur 2013 prend en compte de nouvelles sources. Mais il reste en hausse sur la base des seules sources utilisées l'année précédente, précise Bryan Sartin, l'un des enquêteurs de Verizon. L'étude attribue 11% des cas d'espionnage informatique à des organisations criminelles organisées et 87% à des Etats. Dans certains cas, des organisations criminelles cherchaient sans doute à revendre les données détournées à des Etats ou à des concurrents des entreprises prises pour cible, explique l'étude, menée avec Intel, McAfee, Kaspersky Labs, d'autres sociétés privées et des administrations publiques. "Nous assistons à un début de rapprochement entre le crime organisé classique et l'espionnage", résume Bryan Sartin, ajoutant que cette tendance devrait se poursuivre. (Joseph Menn, Marc Angrand pour le service français)