L'Afrique designée pour mieux rêver

«Slim Bed», 2009, de Kossi Assou.

Chaises, lits, bancs, appuis-tête... Le musée Dapper, à Paris, présente des meubles contemporains et traditionnels, œuvres de douze créateurs africains envisagées avec humour, audace et dérision.

Du fauteuil Mobutu, d’Iviart Izamba, en forme de brouette doublée de fourrure léopard au lit en tôle, de Kossi Assou, les designers africains rivalisent d’inventivité. Leurs créations contemporaines n’en revendiquent pas moins une filiation avec les artefacts de leurs ancêtres. Intitulée, «Design en Afrique : s’asseoir, se coucher et rêver», l’exposition au musée Dapper, jusqu'au 14 juillet à Paris, réunit une centaine d’œuvres, majoritairement des objets supportant le corps : tabourets, chaises, fauteuils, lits, bancs, appuis-tête ou «supports de rêves», tous marqués par les façons de vivre des utilisateurs et par leur statut. «Formes et fonctions dialoguent pour le confort des uns et le prestige des autres», souligne Christiane Falgayrettes-Leveau, commissaire de l’exposition.

Celle-ci s’ouvre sur les photos de Daniel Lainé, extraites de sa série, «Rois d’Afrique», pour laquelle il obtient, en 1991, le premier prix du World Press Photo. Le photographe français (né en 1949) s’est intéressé aux chefs africains dans tout leur apparat : couronnes, sceptres, costumes. On voit dans ses clichés l’importance symbolique du siège sur lequel ils trônent et assoient leur pouvoir. Aux côtés d’objet traditionnels, l’exposition lève le voile sur les créations d’une nouvelle génération de créateurs africains qui émergent depuis une dizaine d’années. Ils s’appellent Cheick Diallo, Issa Diabaté, Nicolas Sawolo Cissé ou Kossi Assou.

Au total, douze créateurs présentent leurs conceptions de la modernité africaine avec humour, audace et dérision. «Le parcours ne vise nullement à confronter anciens et nouveaux, mais essaie de montrer comment les besoins du quotidien stimulent depuis toujours l’inventivité», poursuit Christiane Falgayrettes-Leveau. De la fourche de branche d’arbre en trépied (...)

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