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La Région évacue ses employés de la Tour Montparnasse

La région Ile-de-France a décidé le départ immédiat de ses 200 agents travaillant dans la Tour Montparnasse à Paris en raison des risques potentiels de pollution à l'amiante confirmés mercredi par un rapport d'expertise. /Photo prise le 14 juillet 2013/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - La région Ile-de-France a décidé le départ immédiat de ses 200 agents travaillant dans la Tour Montparnasse à Paris en raison des risques potentiels de pollution à l'amiante confirmés mercredi par un rapport d'expertise. Son président, Jean-Paul Huchon, précise qu'il s'entretiendra avec le préfet dans les meilleurs délais afin que soient prises les mesures nécessaires à la sécurité de l'ensemble des salariés travaillant dans le bâtiment. Les agents concernés occuperont, au plus tard en juin 2014, de nouveaux locaux, situés à proximité, indique-t-il dans un communiqué. Environ 5.000 personnes occupent le bâtiment. Le rapport remis mercredi à l'Etat indique que la pollution à l'amiante constatée de longue date est liée précisément à des lacunes dans les travaux de désamiantage entrepris depuis sept ans et au système de ventilation. La préfecture d'Ile-de-France donne en conséquence deux mois aux copropriétaires pour mettre en oeuvre les conclusions de cette étude. L'ensemble immobilier de la Tour Maine-Montparnasse (EITMM) mène depuis 2005 des travaux de désamiantage mais la pollution n'a pas été totalement éliminée, le seuil réglementaire de cinq fibres d'amiante par litre d'air ayant été dépassé à plusieurs reprises. MISE EN DANGER D'AUTRUI La préfecture de police de Paris avait menacé cet été de faire évacuer les locaux si de tels incidents se reproduisaient. Parallèlement, une information judiciaire pour "mise en danger de la vie d'autrui" a été ouverte début octobre à la suite d'un signalement de l'inspection du travail et deux juges spécialisés instruisent le dossier. Les causes probables des pollutions récentes "trouvent leur origine dans la conception et l'organisation des travaux de désamiantage", indique le rapport définitif remis mercredi. Il établit que le dispositif de désamiantage mis en place par les copropriétaires présente "un certain nombre de lacunes" et confirme "que la ventilation constitue une source de diffusion de la fibre cancérigène", précise la préfecture. L'Etat demande la création d'une cellule dédiée à la gestion du risque amiante pour piloter les futurs travaux. Il précise que les travaux, suspendus depuis le mois d'octobre, ne pourront reprendre que "lorsque les préconisations de l'expert reprises dans leur intégralité par l'Etat auront été effectivement mises en oeuvre". Les travaux de désamiantage de l'édifice ont coûté environ 250 millions d'euros jusqu'à présent aux copropriétaires. Produit isolant utilisé dans le bâtiment, mais cancérigène, l'amiante a été interdit en 1997 et pourrait provoquer des dizaines de milliers de décès d'ici à 2025. Gérard Bon, édité par Yves Clarisse