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La France aux côtés d'Israël sur le nucléaire iranien

François Hollande, ici avec le président israélien Shimon Peres, a confirmé dimanche, dès son arrivée dans l'Etat hébreu, la fermeté de la France sur le dossier du nucléaire iranien, affirmant qu'elle ne céderait rien et demanderait le maintien des sanctions le temps nécessaire. /Photo prise le 17 novembre 2013/REUTERS/Alain Jocard/Pool

par Elizabeth Pineau et Jeffrey Heller JÉRUSALEM (Reuters) - François Hollande a confirmé dimanche à Jérusalem sa position de fermeté vis-à-vis de l'Iran, à trois jours de la reprise des négociations de Genève visant à trouver un accord pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique. Pour sa première visite d'Etat en Israël, le président français s'est posé en allié de l'Etat hébreu, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu tente avec vigueur de convaincre les négociateurs, en particulier les Etats-Unis, d'être plus sévères avec les Iraniens. Dès son arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, François Hollande a donné le ton : "Tant que nous n'aurons pas la certitude que l'Iran a renoncé à l'arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions." "Nous ne voulons rien autoriser qui pourrait être un doute sur les intentions de l'Iran", a-t-il ensuite déclaré en conférence de presse. "Nous maintiendrons la pression", a ajouté le président, affichant sa proximité avec Benjamin Netanyahu, qu'il a tutoyé et avec qui il venait de visiter le mémorial de Yad Vashem. La France a publiquement exprimé le week-end dernier à Genève son opposition à un projet d'accord provisoire entre l'Iran et les puissances du P5+1, dont elle fait partie avec les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne et Russie) et l'Allemagne. "Ces derniers jours, il y a eu des avancées. Elles sont incontestables mais elle ne sont pas parues suffisantes", a dit François Hollande à Jérusalem. Il a posé quatre conditions : placement sous contrôle international de l'intégralité des installations nucléaires iraniennes, suspension de l'enrichissement d'uranium à une concentration fissible de 20%, réduction des stocks existants et arrêt de la construction du réacteur de recherche d'Arak. "CAUCHEMAR POUR LE RESTE DU MONDE" Benjamin Netanyahu a lancé une mise en garde contre "un accord de rêve pour l'Iran" qui serait "un cauchemar pour le reste du monde", à l'orée d'une semaine d'intenses pourparlers qui le verra se rendre à Moscou mercredi et recevoir deux jours plus tard le secrétaire d'Etat américain John Kerry. L'Etat hébreu considère qu'une bombe atomique iranienne menacerait son existence et rejette toute perspective d'accord qui ne garantirait pas la fin du programme nucléaire de l'Iran en lui interdisant toute possibilité d'enrichir de l'uranium. Téhéran affirme pour sa part ne s'intéresser au nucléaire qu'à des fins civiles. Sur la question du processus de paix israélo-palestinien, relancé du bout des lèvres cet été sous l'égide des Etats-Unis, François Hollande s'est placé sous le signe de la continuité de ses prédécesseurs. Le président, qui s'adressera lundi à la Knesset, a prôné "un accord définitif pour une paix juste et durable avec la solution de deux Etats, pour qu'il puisse y avoir un épuisement de toutes les revendications". Il a demandé à Israël des "gestes" sur la question de la colonisation, sujet de friction permanent avec la partie palestinienne. "Des gestes côté israélien ont commencé à être produits - la libération des prisonniers. D'autres sont attendus, notamment sur la colonisation", a-t-il dit aux côtés du président israélien, Shimon Peres. François Hollande a invité son homologue, âgé de 90 ans, en visite d'Etat à l'occasion du 65e anniversaire de la déclaration d'indépendance d'Israël. Tout au long de la journée, il a souligné les liens d'amitié entre la France et l'Etat hébreu, où vivent 150.000 Français et où 10% de la population est francophone. Il sera lundi à Ramallah pour un entretien avec le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et un dépôt de gerbe au mausolée de l'ancien président palestinien Yasser Arafat, mort en 2004. Edité par Emmanuel Jarry