La Cnil s'inquiète de l'existence d'un Prism français

La Commission nationale de l'informatique et des libertés a saisi jeudi le gouvernement d'une demande de précisions sur l'éventuelle existence d'un dispositif d'espionnage français équivalent au programme américain Prism. /Photo d'archives/REUTERS/Pawel Kopczynski

PARIS (Reuters) - La Commission nationale de l'informatique et des libertés a saisi jeudi le gouvernement d'une demande de précisions sur l'éventuelle existence d'un dispositif d'espionnage français équivalent au programme américain Prism. Dans un communiqué, l'institution réitère ses inquiétudes et rappelle que, dans un État de droit, "aucune considération ne saurait justifier une surveillance généralisée et indifférenciée de la population, pas plus que la mécanisation de cette surveillance." "La Cnil a saisi le Premier ministre, ainsi que les ministres de l'Intérieur et de la Défense, d'une demande de précisions sur l'éventuelle existence d'un programme français similaire au programme Prism, qui serait ainsi réalisé en dehors du cadre juridique prévu par le législateur", dit-elle dans un communiqué. Elle souligne que la Cnil ne peut actuellement "contrôler, de manière générale, les fichiers de renseignement", et qu'elle a donc proposé au gouvernement "de renforcer son pouvoir de contrôle en la matière". L'été dernier, le gouvernement avait démenti l'interception de toutes les communications par les services de renseignement français comme l'affirmait le quotidien Le Monde, avançant que Paris disposait d'un système d'écoutes illégal et clandestin comparable à celui des États-Unis. Jeudi, les accusations d'espionnage des citoyens, voire de dirigeants européens, par les services américains se sont imposées comme le sujet dominant d'une réunion des Vingt-Huit sommés par les eurodéputés de mieux protéger les données personnelles. Gérard Bon