La Chine se félicite d'avoir "nettoyé" internet

Dans un cybercafé à Shanghai. Le renforcement par la Chine des sanctions contre la diffusion de "rumeurs" en ligne a permis de "nettoyer" internet avec succès, s'est félicité jeudi le responsable chinois chargé de la régulation de la Toile. /Photo d'archives/REUTERS/Nir Elias

PEKIN (Reuters) - Le renforcement par la Chine des sanctions contre la diffusion de "rumeurs" en ligne a permis de "nettoyer" internet avec succès, s'est félicité jeudi le responsable chinois chargé de la régulation de la Toile.

Pékin a présenté début septembre un ensemble de mesures sévères pour lutter contre la diffusion de fausses informations sur internet, un prétexte pour réprimer les commentaires visant le Parti communiste ou le gouvernement, selon des militants. Plusieurs centaines de personnes ont été interpellées.

D'après une nouvelle jurisprudence dévoilée par les médias officiels, tout individu risque des poursuites en diffamation, un délit passible de trois ans de prison, si une rumeur qu'il a propagée sur internet est vue par plus de 5.000 internautes ou qu'elle est rediffusée plus de 500 fois.

"La lutte contre les rumeurs a reçu une réponse positive et a été plutôt efficace", a estimé Ren Xianliang, directeur adjoint du Bureau d'Etat de l'information sur internet.

"Internet est devenu propre. La fréquence des diffamations a diminué, sans conséquence sur le flux ordonné des informations."

La Chine dispose du système de censure d'internet sans doute le plus perfectionné au monde, qui bloque de nombreux réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou YouTube ainsi que des sites hébergés à Taïwan, ceux des groupes de défense des droits de l'homme et certains médias étrangers.

Ren Xianliang a réaffirmé le droit des autorités de bloquer les sites concernant l'indépendance du Tibet ou le séparatisme ouïghour dans le vaste territoire occidental du Xinjiang.

"Certains sites de propagande sur le Tibet ou le Xinjiang cherchent à diviser notre nation, ou à affaiblir le pouvoir de l'Etat", a-t-il dit. "Cela va à l'encontre de la loi."

Megha Rajagopalan, Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser