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L'Ufip sereine pour les fêtes malgré la grève des raffineries

par Michel Rose PARIS (Reuters) - La France ne risque pas de pénurie de carburant pendant les fêtes de Noël malgré la grève qui touche quatre des cinq raffineries du groupe Total, a déclaré vendredi à Reuters le président de l'Union des industries pétrolières (Ufip). Le mouvement social qui affecte 60% de la capacité française de raffinage pour des revendications salariales est entré vendredi dans son huitième jour. "Il n'y a pas de risque, les gens pourront partir en vacances normalement et faire le plein dans les stations sans risque d'une quelconque rupture", a dit Jean-Louis Schilansky. "On est en train de faire la démonstration qu'on peut réapprovisionner le marché français. Sur la durée, je n'en sais rien, mais instantanément c'est sûr. Dans tous les cas, le système français est couvert pour toute la période de Noël." Concernant un impact éventuel de la grève sur les prix des carburants, Jean-Louis Schilansky a déclaré: "Il faudra voir si les prix du gasoil réagissent, mais on n'a pas encore eu de répercussion sur les prix et donc sur les marges, qui restent à des niveaux très faibles." Une porte-parole de Total a elle aussi indiqué qu'il n'y avait pas de risque de rupture d'approvisionnement, ajoutant que la branche raffinage-chimie du groupe perdrait entre 450 et 500 millions d'euros en France en 2013 en raison de la faiblesse de la demande. Les raffineries en grève, qui produisent pour l'essentiel de l'essence et du gasoil pour l'automobile, affichent une capacité de 339.000 barils par jour (bpj) pour Gonfreville (Seine-Maritime), 230.000 bpj pour Donges (Loire-Atlantique), 155.000 bpj pour La Mède (Bouches-du-Rhône) et 119.000 bpj pour Feyzin (Rhône). La raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), d'une capacité de 99.000 bpj, fonctionnait quant à elle normalement vendredi après la reprise du travail votée mardi. "Le mouvement continue, il semble bien s'ancrer", a dit un responsable de la CGT, premier syndicat de la branche raffinage-pétrochimie de Total. "La direction générale nous a fait passer le message que, pour eux, il n'y avait pas de sujet, donc les négociations se font au niveau de chaque établissement." A Gonfreville, le responsable CGT Thierry Defresne a pour sa part expliqué: "On est passés à un cran supérieur au niveau de la raffinerie, on est en état de siège c'est-à-dire qu'on a bloqué l'entrée." La CGT estime que la proposition de Total d'une augmentation de salaires annuelle de 1,5% n'est pas suffisante et réclame pour chaque salarié une prime de 1.500 euros et une augmentation de 100 euros par mois. Total indique que la hausse proposée atteint déjà 3,5% en incluant des éléments d'ancienneté et de performance. Un accord salarial a été signé lundi avec trois organisations syndicales, qui représentent ensemble une majorité de salariés. Avec Gilles Guillaume et Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez