Khamenei accuse la France de s'être mise à genoux devant Israël

DUBAI (Reuters) - Ali Khamenei, le guide de la Révolution islamique iranienne, a accusé mercredi la France d'avoir "cédé aux Etats-Unis" et de s'être "mise à genoux devant le régime israélien" en empêchant la conclusion d'un accord sur le programme nucléaire mené par Téhéran lors des premières négociations à Genève. La réunion du groupe P5+1 et des négociateurs iraniens n'avait pas permis de dégager un accord le 10 novembre en partie en raison de la position intransigeante de la France sur la question du réacteur à l'eau lourde d'Arak. Un nouveau round de négociations débute mercredi à Genève et les dirigeants iraniens ont multiplié les déclarations optimistes au cours des derniers jours. "Nous insistons sur le fait que nous ne reculerons pas d'un iota sur nos droits", a affirmé Khamenei s'exprimant devant plusieurs dizaines de milliers de miliciens bassidjis à Téhéran. "Nous ne sommes pas intervenus dans le détail de ces négociations", a-t-il poursuivi lors de son allocution retransmise en direct à la télévision. "Mais il y a certaines lignes rouges et limites. Elles doivent être respectées. Ils (les négociateurs) ont reçu la consigne de respecter ces limites", a-t-il ajouté. "Ils ne doivent pas avoir peur de ce que dit l'ennemi", a insisté Khamenei, reprochant aux Occidentaux de vouloir accentuer la pression sur l'Iran au moyen de sanctions économiques. "Les Iraniens ne céderont à aucune pression", a-t-il promis. "Ils doivent savoir que la nation iranienne respecte toutes les nations du monde mais qu'elle giflera ses agresseurs d'une manière qu'ils ne l'oublieront jamais", a-t-il promis, sans toutefois mentionner un pays en particulier. Selon lui, les représentants français à Genève "ont non seulement cédé aux Etats-Unis mais ils se sont également mis à genoux devant le régime israélien" lors de la précédente réunion. Il a également critiqué les propos de François Hollande qui a assuré à Israël, dimanche, que la France continuerait à s'opposer à une levée des sanctions économiques tant que Téhéran n'aurait pas renoncé à sa quête de l'arme atomique. Marcus George; Pierre Sérisier pour le service français