Kerry en Israël, admet les difficultés, garde espoir

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui est arrivé mardi en Israël, a reconnu que les négociations de paix israélo-palestiniennes étaient difficiles mais garde l'espoir qu'un accord pourra être trouvé. /Photo prise le 5 novembre 2013/REUTERS/Jason Reed

JERUSALEM (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui est arrivé mardi en Israël, a reconnu que les négociations de paix israélo-palestiniennes étaient difficiles mais garde l'espoir qu'un accord pourra être trouvé. "Je viens ici sans illusions quant aux difficultés qui se présentent mais bien décidé à oeuvrer" à la recherche d'une solution, a dit le chef de la diplomatie américaine qui verra mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu puis le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. "Nous croyons que c'est quelque chose de possible, dans l'intérêt de tous", a-t-il ajouté lors d'une cérémonie en mémoire de l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, assassiné en 1995 par un extrémiste israélien. Les négociations de paix relancées il y a trois mois sous l'égide des Etats-Unis n'ont encore donné aucun résultat. Rien ou presque n'a filtré des discussions menées jusqu'à présent mais les deux parties n'ont pas caché leur frustration face à l'absence de progrès notable sur les frontières d'un futur Etat palestinien, les questions de sécurité, l'avenir des colonies juives dans les territoires occupés ou le statut des réfugiés palestiniens. "Les Palestiniens ne négocient pas de bonne foi", a déclaré le ministre israélien de l'Intérieur, Gideon Saar, un proche de Benjamin Netanyahu. "Ils sont figés sur leurs positions et ne font preuve d'aucune souplesse", a-t-il accusé au micro de la radio de l'armée israélienne. Le président Mahmoud Abbas ne s'est guère montré plus optimiste en disant dans un discours diffusé lundi que trois mois de négociations n'avaient abouti à "aucun résultat concret". La tâche du secrétaire d'Etat américain s'annonce ardue après les échanges acerbes qui ont suivi la libération par Israël de 26 prisonniers palestiniens, la semaine dernière, et l'annonce le même jour de la construction de 3.500 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Les Palestiniens ont dénoncé une "provocation" et Israël a accusé ces derniers d'avoir renié un échange "détenus contre territoires" qu'ils avaient, selon l'Etat hébreu, accepté dans le cadre des négociations. Selon la presse israélienne, John Kerry, qui a laissé aux deux parties neuf mois pour parvenir à un accord, envisagerait de présenter sa propre proposition de paix en janvier si aucun progrès substantiel n'est réalisé d'ici là. Interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse lundi en Arabie saoudite, le chef de la diplomatie américaine a répondu qu'une telle initiative n'était pas d'actualité "à ce stade". Lesley Wroughton, Maayan Lubell, avec Ali Sawafta et Noah Browning à Ramallah, Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français