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«Si la justice me croit, s’ils m’ont violée, pourquoi juste des peines de sursis?»

Nina (à gauche), le 19 septembre 2012 devant la cour d'assises du Val-de-Marne, avec son avocate.

Nina, une des deux parties civiles au procès des tournantes de Fontenay-sous-Bois, se confie à Libération alors que la parquet vient d'annoncer qu'il faisait appel.

Les premières heures après le prononcé du verdict, Nina ne communiquait plus. «Je n’ai pas la force, nous disait-elle d’une voix à peine audible. Ils m’ont tuée.» Et puis, ce matin, un peu plus de 24 heures après la fin du procès des tournantes de Fontenay-sous-Bois, Nina a téléphoné. «Je veux parler. Je veux dire que je suis détruite et que je ne comprends pas. Je ne comprends pas la justice. Je ne comprends pas ce qui s’est passé à Créteil.»

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A Créteil, devant la cour d’assises, dix des quatorze hommes accusés de l’avoir violé, en groupe, de manière répétée, en 1999, ont été acquittés. Les quatre autres ont été condamnés à des peines allant de trois ans avec sursis à un an ferme maximum – pour des viols passibles de vingt ans. Vendredi après-midi, le parquet de Créteil a décidé de faire appel (1).

«Ce verdict ne voulait rien dire, souffle Nina. Pourquoi ces quatre-là et pas les autres qui ont fait la même chose? L’avocate générale m’a dit qu’elle me croyait. Mais si la justice me croit, s’ils m’ont violée, pourquoi juste des peines de sursis? Et pourquoi les juges les ont laissés m’insulter pendant tout le procès?»

C'était il y a quatre semaines, le 18 septembre dernier. Nina confiait à Libération ses «espoirs» au sujet de l’audience qui s’ouvrait. Sur les dix-huit accusés initialement retenus par la justice, elle savait qu’elle n’en verrait que treize (un s’est suicidé, un est en fuite, trois seront jugés devant d’autres tribunaux). Elle savait que, sans doute, ils ne diraient «pas toute la vérité». Elle savait qu’elle devrait revivre des scènes difficiles, répéter les détails de ses viols. Mais elle pensait aussi que l’audience serait «l’occasion de dire à toutes les victimes qu’il ne faut pas avoir peur de porter plainte, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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