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Bigard, Champs-Elysées, désobéissance civile... Ce que préparent les gilets jaunes pour le 12 septembre

Manifestation des gilets jaunes sur les Champs-Elysées, le 23 février 2019.

Le gouvernement serait particulièrement vigilant autour de cette date, redoutant un regain de mobilisation des gilets jaunes, sur fond de crise du Covid-19.

Les gilets jaunes vont-ils réussir leur rentrée, prévue le 12 septembre ? Sur les réseaux sociaux, les manifestants semblent prêts à redescendre dans la rue en nombre, comme au début du mouvement, en novembre 2018.

L’évènement Facebook le plus populaire, “#12septembre Un seul devoir défendre nos droits”, rassemble plus de 2 300 participants, et 6 900 personnes se disant intéressées. Organisé par près d’une cinquantaine de groupes, l’évènement appelle à aller sur les Champs-Elysées, avenue devenue symbolique pour les gilets jaunes.

Objectif Champs-Elysées

“Retour à la base” “3 revendications ! 1 seul lieux !” clament les organisateurs, qui appellent à la mobilisation pour l’”accession au mieux vivre, plus de démocratie directe et participative, plus de justice sociale et fiscale. Et surtout, le respect et la reconnaissance de chaque citoyen”.

Plusieurs autres évènements, toutefois moins suivis, appellent également à se rendre sur les Champs-Elysées. “12 septembre on défend nos droits à Paris” appelle à une “mobilisation générale : Gilets Jaunes, Écologistes, Black lives Matter, travailleurs et travailleuses, retraités, Féministes, Antifascistes... unissons-nous”, prône l’évènement qui réunit plus de 500 participants et 2 300 intéressés.

Le préfet interdit les rassemblements aux Champs-Elysées

Sans surprise, face aux volontés de manifestation, et “au vu des risques de troubles à l’ordre public” le préfet de police de Paris Didier Lallement interdit "tout rassemblement de personnes se revendiquant du mouvement des gilets jaunes" dans un large périmètre incluant notamment les Champs-Elysées, “le vendredi 11 septembre à compter 18h et le samedi 12 septembre 2020”, annonce la préfecture dans un communiqué publié jeudi 10 septembre.

Parmi ces manifestants, certains devraient venir de toute la France. Plusieurs évènements appellent en effet les gilets jaunes de plusieurs régions à venir à Paris le 12 septembre. L’organisation est au rendez-vous parmi les gilets jaunes, puisqu’un groupe d’entraide, pour le covoiturage et l’hébergement, a été créé pour faciliter les déplacements. Si Paris concentre l’attention, des manifestations sont également prévues dans d’autres grandes villes, dont Bordeaux.

Un appel à la “désobéissance civile”

Parmi les organisateurs de la mobilisation du 12 septembre, Jérôme Rodrigues, l’une des figures historiques des gilets jaunes. Pour le 12 septembre, il appelle à la “désobéissance civile”. Dans une vidéo publiée sur Facebook, il appelle les manifestants à “ne montrer aucune carte d’identité quitte à aller faire un petit tour au commissariat pour une vérification d’identité et d’y passer 4h”.

Jean-Marie Bigard renonce finalement à manifester

Une nouvelle personnalité devait faire son apparition au coeur du mouvement des gilets jaunes. L’humoriste Jean-Marie Bigard, qui a confirmé sur TF1 son intention de présenter sa candidature à la présidentielle de 2022, a déclaré qu’il manifesterait en tête de cortège, aux côtés des gilets jaunes.

“Énorme manifestation. Je répond positivement à l’appel de Rodrigues (...) tous les Français vont se réunir sans violence, tous ceux qui en chient, et je serai en tête de cortège”, lance l’humoriste dans une vidéo publiée sur Facebook.

Mais l’humoriste a depuis fait machine arrière, suite aux propos de Jérôme Rodrigues, qui a qualifié sur Twitter des policiers de “bande de nazis”. Suite à ces propos, Jean-Marie Bigard a affirmé dans une vidéo “se désolidariser” de Jérôme Rodrigues, expliquant ne pas pouvoir “défiler aux côtés d'un mec qui traite la police de nazis".

Une rentrée sociale qui pourrait être tendue, redoute le gouvernement, sur fond de crise économique liée au Covid-19.

“Il y a toute une France paupérisée, non qualifiée, de serveurs, d'employés de magasins d'habillement ou de la grande distribution, qui vont trinquer très fort. La crainte, c'est tous ceux qu'on ne pourra pas sauver. Ce sont des Gilets jaunes potentiels”, redoutait dans Le Parisien un membre du gouvernement, resté anonyme.

Une rentrée sociale attendue

Une crise économique dont les gilets jaunes souhaitent tirer profit pour gonfler leurs rangs. “Avec la crise à venir, les gens qui allaient bien financièrement et qui n’ont jamais connu la galère vont se casser la gueule”, estime Jérôme Rodrigues dans une vidéo.

Le 12 septembre pourrait donc être la première date d’un automne marqué par les mobilisations sociales. Cinq jours plus tard, c’est la CGT qui battra le pavé. Philippe Martinez a appelé, le 7 juillet dernier, à une journée de manifestation et de grève le 17 septembre. "Chantage à l'emploi, allongement du temps de travail, baisse des salaires, 'accord de performance' et activité réduite pour le maintien en emploi, le gouvernement met en avant son arsenal pour détruire massivement les emplois, les droits des salariés et leurs conquis sociaux, au profit des politiques patronales mortifères", explique la CGT. L’automne pourrait donc être à haut risque pour le gouvernement.