En France et en Tunisie, les soutiens des Femen «révoltés»

Réactions après la peine de prison ferme infligée par la justice tunisienne aux trois militantes européennes.

Quatre mois ferme. La peine infligée mercredi par la justice tunisienne aux trois jeunes Femen françaises et allemande qui avaient manifesté topless à Tunis en soutien à leur camarade emprisonnée Amina Sboui choque leurs soutiens par sa sévérité.

«Par cette décision, le pouvoir tunisien prouve sa sauvagerie théocratique et montre au monde entier qu’il bafoue les conventions démocratiques», s'emporte auprès de Libération Inna Shevchenko, la leader des Femen. «Très en colère», elle dit avoir bien l'intention de poursuivre le combat Femen en Tunisie.

«On essaie d’instaurer un Etat religieux»

Les trois jeunes femmes sont sous les verrous depuis le 29 mai. La défense a annoncé qu’elle ferait appel ce jeudi. Un nouveau procès pourrait se tenir d’ici un mois, selon l’avocat Souhaib Bahri, qui défend également Amina Sboui à Tunis. «Le tribunal a cédé à la pression des associations islamistes [une quinzaine d’associations ont tenté de se constituer partie civile, ndlr], dénonce-t-il. Il a créé un délit de blasphème en Tunisie car, au vu de la sévérité, c’est un jugement à connotation religieuse. On essaie d’instaurer un Etat religieux. Je suis inquiet aussi pour l’état de la justice, car les jugements ne sont pas proportionnels. Les vingt personnes jugées pour l’attaque de l’ambassade américaine ont écopé de deux ans avec sursis. Mais pour des questions de liberté d’expression, pour des faits beaucoup moins graves, on emprisonne.»

«Quatre mois, c’est long», a réagi Danielle Hillier, la mère de la Femen Pauline Hillier, 26 ans, au micro de France Bleu Loire Océan. «Même si on peut entendre que ça peut avoir interpellé les gens d’un point de vue culturel, on est presque à la peine maximum.»

Côté officiel, le quai d'Orsay a aussitôt dit «regretter la sévérité de cette peine», tandis que Berlin a fait part de son «inquiétude» et l’Union européenne de sa (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Femen : «Une forme de procès en sorcellerie»
Prison ferme pour des Femen en Tunisie
La Tunisie veut rhabiller les Femen
Des amazones aux actions kamikazes
«Amina est victime de violences politiques»