"La faute à Mick Jagger" de Cyril Montana

Peut-être que les camps hippies ne sont pas les meilleures baby-sitters. Petit, Simon était déjà bien seul, au milieu de parents qui fumaient beaucoup, dansaient beaucoup, buvaient beaucoup et s'occupaient un peu moins de lui. Aujourd'hui, Simon a trente ans. La maladie a emporté son père, ne lui laissant qu'une mère un peu folle : "Elle m'avait aussi demandé si je continuais à manger du jambon et si ça ne me semblait pas bizarre de manger l'esprit du cochon. Puis, elle s'était mise à parler toute seule en riant nerveusement". Empêtré dans des histoires d'amour compliquées, il se rend compte qu'il aurait bien échangé le LSD de ses parents contre un peu d'amour. Comme souvent chez Montana, il s'agit d'un livre désinvolte sur un sujet grave. Avec sa langue culottée et impertinente, il revisite très personnellement le concept de l'héritage familial. Résultat, on rit de toutes les casseroles improbables que trimballe ce pauvre Simon, mais on s'en émeut surtout, et on donnerait cher pour lui donner un coup de main. C'est efficace, désespérément drôle, et le message est bien reçu. La faute à Mick Jagger de Cyril Montana (J'ai lu, 156 p., 4,80 euros). Photo © DR