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Attentat à la voiture piégée à Benghazi

Une violente explosion a fait d'importants dégâts mercredi dans les locaux du ministère libyen des Affaires étrangères à Benghazi. Aucun blessé n'a été signalé. /Photo prise le 11 septembre 2013/REUTERS/Esam Omran Al-Fetori

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Un attentat à la voiture piégée a gravement endommagé mercredi un bâtiment du ministère libyen des Affaires étrangères à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et deuxième ville du pays, a-t-on appris auprès des autorités locales. L'attentat a coïncidé avec le premier anniversaire de l'attaque du consulat américain de la ville ayant coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis et à trois autres Américains. Selon des responsables de la sécurité, la voiture piégée a explosé à l'aube, provoquant d'importants dégâts sur le bâtiment du ministère et dans des immeubles voisins. Aucune victime n'a en revanche été signalée. Quelques heures plus tôt, les forces de sécurité avaient désamorcé une autre voiture piégée, cette fois à Tripoli, la capitale. Là encore, c'est le ministère des Affaires étrangères qui semblait visé. "Les Libyens ne peuvent pas ignorer le calendrier de cette explosion. C'est un message clair adressé par les forces de la terreur qui ne veulent pas que l'Etat ou l'armée se redresse", a déclaré à la presse le Premier ministre, Ali Zeidan. Ce dernier n'a visé explicitement aucun groupe pour cet attentat, tout en laissant entendre une implication d'activistes islamistes. Le chef du gouvernement a, par la suite, annoncé que le gouvernement donnait un coup d'accélérateur à un programme visant à former 19.000 policiers et des milliers de conscrits. Deux ans après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye est profondément déchirée entre les différents pouvoirs tribaux et régionaux, et le pouvoir central peine à lutter contre les milices et les groupes islamistes armés. Le ministre par intérim de l'Intérieur, Al-Sadiq Abdoul Karim, a annoncé que l'armée et la police renforçaient les mesures visant à lutter contre l'insécurité à Benghazi notamment. Attentats à la bombe et assassinats de militaires et policiers, dont un grand nombre ayant servi sous l'ancien régime avant de se rallier aux nouveaux pouvoirs, sont en augmentation dans la capitale de la Cyrénaïque, d'où était partie la révolution libyenne en 2011. Ayman al Warfalli, avec Suleiman al Khalidi à Tripoli, Jean-Philippe Lefief, Henri-Pierre André et Jean-Loup Fiévet pour le service français