Enseignement des langues : l'allemand sauvé par l'anglais

«Nous voulons Tokio Hotel à l'ouest» : une banderole déployée par des fans, en 2008 à Saint-Herblain. Le succès du groupe avait déclenché une vague d'inscriptions en allemand dans les collèges français.

Le succès des classes de sixième «bi-langues» a enrayé le déclin de l'apprentissage de l'allemand en France.

Que serait devenu l’allemand sans l’anglais? Paradoxalement, la langue de Shakespeare, longtemps perçue comme une rivale, est venue au secours de la langue de Goethe. Pour stopper son déclin, des sections anglais-allemand ont été créées dès la sixième. Le succès est tel que l’espagnol a suivi et demandé l’ouverture de telles classes. Et le but est atteint: l’allemand s’est stabilisé dans le secondaire.

Aujourd’hui 95% des élèves qui le choisissent en première langue le font dans le cadre de ces sections bi-langues. Revers de la médaille: si les inscriptions en première langue font un bond, celles en seconde langue ont décliné au point que certains collèges ne le proposent même plus. Mais l’essentiel était de freiner la chute: l’allemand garde sa troisième place à l'école française, avec 15% des élèves du secondaire qui l'étudient, loin derrière l’espagnol (44%) – contre 25% pour la langue de Molière outre-Rhin.

«La langue du partenaire»

C’est janvier 2005 que Français et Allemands décident de réagir. L’allemand est en chute libre. Or la connaissance de «la langue du partenaire» est considérée comme cruciale pour consolider le rapprochement entre les deux peuples. Un plan de relance est mis au place. Il inclue la multiplication de ces sections bi-langues.

L’expérience a d’abord été tentée en Alsace. L’allemand est obligatoire en primaire dans cette région frontalière, mais la plupart des élèves prenait ensuite l’anglais en sixième. Les sections ont ensuite été introduites un peu partout en France, rencontrant un succès rapide auprès des élèves.

Pour l’Etat, c’est un investissement rentable, peu coûteux et efficace sur le plan pédagogique. Les collégiens ont droit à 3 heures d’anglais hebdomadaire dans chacune des langues contre 4 heures pour l’anglais première langue. Et les collèges sont invités à prendre sur leurs moyens.

Les résultats des élèves (...)

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