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EGYPTE. Au Caire, entre "oui" et "non" à la Constitution

Egypte référendum constitution

Le bureau de vote de Manchiet Nasr a été installé dans la seule école primaire de cette ville, où vivent de nombreux chrétiens travaillant dans le recyclage des déchets. C'est dans une salle trop éclairée, dont les murs sont recouverts d'un papier peint décollé représentant Cendrillon, que les habitants votent pour déterminer l'avenir de l'Egypte, dire oui ou non au projet de constitution qui leur est proposé. Les choses se passent dans ce qu'on peut aisément qualifier de joyeux boxon. Des gens dans tous les sens, qui montrent leur carte d'identité, récupèrent un papier auprès du juge, passent derrière l'isoloir - sorte de paravent métallique - reviennent voir le juge parce que le stylo ne marche pas, avant d'émarger et de tremper leur doigt dans l'encre. Un petit malin essaie de passer deux fois mais se fait surprendre et sermonner par le magistrat.

Participation moyenne

Dans l'école, Boutros occupe un peu tous les rôles à la fois : votant, observateur et conseiller électoral. Cet ancien élu local à la joyeuse moustache assure que le scrutin se déroule correctement mais s'étonne de la participation très moyenne. Il y voit une conséquence du découpage électoral qu'il juge favorable au pouvoir. "Ils ont inscrit plein de gens dans des bureaux de vote situés dans des bidonvilles musulmans. Aucun chrétien ne va y mettre les pieds, c'est sûr" peste cet avocat qui craint des fraudes massives en raison du boycott des juges. Comme la plupart des Coptes d'Egypte, Waguih a voté non à cette constitution qu'il juge "inquiétante pour les chrétiens et pour les libertés." "Les Frères musulmans veulent se servir de ce texte pour asseoir leur pouvoir sur le pays" analyse-t-il. "Si (...)

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