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«Une dynamique perverse entre Etats et marchés»

Henri Sterdyniak est directeur du département Economie de la mondialisation à l’OFCE et l’un des co-animateur du manifeste des «économistes atterrés». Les attaques contre la France et les banques françaises sont-elles irrationnelles ? Les marchés financiers sont devenus fous. On assiste à un emballement spéculatif autoréalisateur où les marchés ne renoncent pas à envisager la possibilité d’un scénario catastrophe au terme duquel la zone euro éclaterait. Dès l’instant où les investisseurs spéculatifs, au comportement moutonnier, l’ont mis sur les rails, ils n’en démordent pas. Quitte à trouver de nouvelles variantes, comme l’Italie, dont la dette souveraine est élevée depuis vingt ans. Ils ont spéculé contre elle, les taux d’intérêt ont monté, la dette grimpe encore plus et Rome est contrainte de multiplier les plans de rigueur. Ils spéculent contre le fait que l’Europe ne pourra pas venir au secours de l’Italie, que l’Europe éclatera et que les banques en subiront les conséquences importantes. Ils spéculent donc contre les banques, dont les cours s’effondrent, et pensent que les Etats vont à nouveau voler à leur secours et seront encore plus fragilisés. Ils spéculent sur l’idée que les agences de notation vont dégrader de manière préventive la France. C’est le cycle infernal des prophéties autoréalisatrices qui mène aux catastrophes… Est-on entré dans un cycle dévastateur, fait de plans de rigueur, de récessions, puis de nouveaux plans de rigueur ? La bonne réaction des politiques serait de dire que le G20, la Commission européenne prennent des mesures contre les agences de notation qui ont le droit de vie ou de mort sur les Etats ; contre les marchés financiers pour réduire leur importance. La bonne réaction serait de voir la BCE dire qu’elle financera toutes les dettes publiques de la zone euro et qu’on émette des euro-obligations. La bonne réaction serait de se mettre d’accord sur une nouvelle gouvernance européenne acceptable par les peuples, axée sur la (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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Repères: Banques