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Duflot interpelle Hollande sur les Roms et attaque Valls

PARIS (Reuters) - La ministre du Logement Cécile Duflot a appelé jeudi François Hollande à "réparer les blessures" provoquées par les propos de son collègue de l'Intérieur Manuel Valls sur les Roms qui ont déclenché un tollé au sein d'une partie de la gauche. Elle a estimé que Manuel Valls était allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain", une position susceptible de ressouder les écologistes dont le parti traverse des turbulences. Le ministre de l'Intérieur a répondu qu'il ne doutait un seul instant d'avoir "la confiance" du président de la République et du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. "L'action que je mène, c'est celle d'un homme de gauche profondément républicain, qui respecte la loi, qui respecte les règles", a-t-il dit sur BFM-TV. Selon Europe 1, le chef de l'Etat a soutenu en petit comité Manuel Valls et a repris les propos de son ministre, pour qui la majorité des Roms ont vocation à être raccompagnés dans leur pays d'origine, seule une minorité cherchant à s'intégrer. Dans l'entourage du président, on soulignait jeudi qu'il avait "fait dire" à la porte-parole du gouvernement "que cette question devait être traitée avec fermeté et humanité. C'est la politique qui a été conduite depuis le mois d'août dernier, ça doit rester la politique". Jean-Marc Ayrault s'est efforcé de déminer le sujet en rappelant qu'une circulaire avait fixé la ligne du gouvernement. Najat Vallaud-Belkacem avait ajouté mercredi à l'issue du conseil des ministres que "le retour au pays fait partie de la palette des solutions" pour les Roms de Bulgarie et de Roumanie. Mais Cécile Duflot, qui assistait aux journées parlementaires de son parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à Angers, a estimé que le chef de l'Etat n'avait pas été élu pour poursuivre la politique de Nicolas Sarkozy. "Au-delà de son programme, il a été élu pour réparer des blessures douloureuses, des blessures qui ont visé une grande catégorie de personnes, des blessures aux Roms, population parmi les plus stigmatisées et les plus chassées d'Europe", a dit la ministre écologiste du Logement devant les élus d'EELV. "C'est un rôle essentiel qui a été confié au président de la République de réparer les blessures, d'apaiser, de lutter contre la tentation de l'extrémisme et, surtout, la tentation du renoncement", a-t-elle ajouté. Visant Manuel Valls, elle a ajouté : "On ne peut pas dire d'une population qu'elle ne peut pas s'intégrer. Et deuxièmement que leurs pratiques et leur mode de vie sont un dérangement pour leurs voisins." Le ministre de l'Intérieur a affirmé mardi que les Roms avaient vocation à retourner en Roumanie ou en Bulgarie, jugeant leur mode de vie en confrontation avec celui des Français. Lors d'un point de presse, Cécile Duflot a souhaité que l'on ne laisse pas "le pays glisser" et a appelé à un "devoir de vigilance", affirmant qu'une partie de la société avait été déchirée lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Gérard Bon, avec Gilbert Reilhac à Metz, édité par Yves Clarisse