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DSK demande l'interdiction du livre de Marcela Iacub sur leur liaison

Dominique Strauss-Kahn demande mardi à la justice d'interdire la diffusion d'un livre de l'essayiste Marcela Iacub relatant leur liaison, un ouvrage dont le personnage principal est décrit comme "mi-homme mi-cochon" et qui donne la "nausée" à l'ex-patron du FMI. M. Strauss-Kahn a assigné Marcela Iacub et son éditeur pour "atteinte à l'intimité de la vie privée". Il demande l'insertion d'un encart sur chacun des exemplaires ainsi qu'"à titre subsidiaire" l'interdiction de diffusion livre, ont annoncé à l'AFP ses avocats, Mes Richard Malka et Jean Veil, qui plaideront avec Me Henri Leclerc. Une telle mesure est rarissime: le dernier exemple serait celui de l'ouvrage du Dr Claude Gubler sur la santé de l'ancien président François Mitterrand, selon un avocat spécialiste du droit de la presse et de l'édition. L'audience de référé (procédure d'urgence) doit se dérouler mardi à 10H00 au tribunal de grande instance de Paris, dans le cabinet de la juge Anne-Marie Sauteraud. L'ancien ministre socialiste a également attaqué Le Nouvel Observateur, qui a publié des extraits du livre dans son dernier numéro, et demande une publication judiciaire couvrant l'intégralité de la Une de l'hebdomadaire, ont ajouté les avocats. DSK demande 100.000 euros de dommages et intérêts solidairement à Marcela Iacub et à Stock, son éditeur, et la même somme au journal. Ni Stock ni son avocat, n'ont souhaité faire de commentaire lundi matin, pas plus que le conseil du Nouvel Obs, qui n'avait pas encore eu connaissance de l'assignation. Dans "Belle et Bête", Marcela Iacub relate sa liaison avec l'ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) de janvier à août 2012. Nausée Même si l'ancien ministre n'est jamais nommément désigné dans le livre, l'auteur confirme dans un long entretien au Nouvel Observateur qu'il s'agit bien de DSK, tout en précisant que l'ouvrage contient des éléments de fiction. Le personnage principal y est décrit comme un être "mi-homme mi-cochon". Dans un courrier à Jean Daniel, un des fondateurs de l'hebdomadaire, publié jeudi sur le site du Figaro, DSK a dit son "dégoût" et fustigé "le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement". "Au-delà du caractère fantasmatique et donc inexact du récit, c'est une atteinte méprisable à ma vie privée et à la dignité humaine", ajoute l'ancien ministre qui dénonce "une opération qui donne la nausée". Anne Sinclair, présente aussi dans l'ouvrage de façon anonyme et qui a rencontré Marcela Iacub, a dénoncé "un récit trompeur et fielleux de (leur) entrevue en se livrant à une interprétation diffamatoire et délirante de (ses) pensées". "Comment, pour des raisons mercantiles, Le Nouvel Observateur a-t-il pu descendre aussi bas dans l'abjection?", affirme-t-elle dans une lettre à Laurent Joffrin, directeur de l'hebdomadaire, et Jérôme Garcin, responsable des pages culturelles, également publiée par le Figaro.fr. Interrogé sur ce livre lundi sur France Inter, Manuel Valls a déclaré qu'au vu des extraits publiés dans la presse, "c'est plutôt le dégoût qui l'emporte". Dominique Strauss-Kahn a conclu en décembre un accord financier avec Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'accusait d'agression sexuelle. Cet accord a mis fin à l'affaire, 19 mois après le scandale planétaire qui l'avait contraint à démissionner du FMI. Il est toujours mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" dans l'affaire dite du Carlton de Lille.